Ousmane Sonko voit son projet grandir de jour en jour. Le Grand parti de Malick Gackou vient de le rejoindre. Sonko voit dans ce front unique un outil pour «pour forcer Macky à appliquer l’agenda».

Le Front unique de l’opposition, voulu par Ousmane Sonko, prend forme de jour en jour.  Après Khalifa Sall de Taxawu Senegaal, c’est au tour du Grand parti de Malick Gackou d’y voir deux bonnes raisons de s’engager. En effet, recevant le leader de Pastef, à la permanence du Grand parti, Malick Gackou a déclaré que «le Peuple nous enseigne 3 choses. Il ne va plus tolérer d’affaiblir la démocratie, de menacer l’Etat de droit et surtout, il n’admet plus la mal-gouvernance. La classe politique doit plus de considération au Peuple. Qui nous demande de changer de méthode et d’approche politique». Et pour démontrer la nécessité de s’unir pour faire face à la majorité, Gackou convoque le passé.
Il a rappelé le rôle que l’opposition devait jouer si elle était partie aux Législatives de 2017 en une seule coalition. «Macky Sall n’est pas fort mais c’est l’opposition qui est faible par ses divisions. En 2016, nous étions divisés et on s’est fait battre. Au lendemain du référendum, j’ai rencontré des acteurs politiques et Wade pour créer la coalition Manko wattu Senegaal, pour que cette plateforme puisse devenir une coalition politique. Manko a été finalement disloquée pour un problème de tête de liste. Il faut qu’on oublie nos intérêts personnels pour l’intérêt national», a diagnostiqué Malick Gackou. Fort de ce constat, il a accepté de rejoindre le front unique de l’opposition.
«C’est une unité granitique que la réalité nous im­pose. Unis nous sommes forts, mais divisés nous sommes faibles. Cette fois-ci, c’est le bon moment pour reconstruire ce pays (…) Le pouvoir a surfé sur nos divisions pour gagner du terrain», a déclaré Malick Gakou. Avant d’ajouter qu’il «n’est plus question d’être dirigés par des gens qui n’ont pas les mains propres».
Pour Ousmane Sonko, l’objectif de ce front unique de l’opposition est d’imposer un rapport de force pour que le régime applique son «agenda républicain» établi en 10 points, dont les plus importants sont la tenue d’élections législatives, locales et présidentielle à date échue, la libération des personnes arrêtées lors des manifestations et la non-participation de Macky à la Présidentielle en 2024. A cet effet, il estime qu’«il faut tirer des leçons que le Peuple nous a adressées. Il faut oublier nos ego car le Peuple a espoir en nous. Nous devons être à la hauteur de ça. Nous demandons à toutes les forces vives de nous rejoindre pour forcer Macky à appliquer l’agenda et ensuite partir. Il faut mutualiser nos forces pour le contraindre à respecter nos exigences».