Par Alioune Badara NDIAYE (Correspondant) –
La décision de la Cour suprême du 27 mai n’y fait rien. Ecotra, qui avait gagné le marché pour les travaux de la boucle de Kalounayes d’un coût de 12 milliards francs avant d’en être dépossédée, n’a toujours pas été «rétablie dans son droit» comme en a exhorté l’instance judiciaire. Une situation qui perdure et qui fait craindre le pire chez les travailleurs de l’entreprise. «Nous sommes ici pour exprimer un cri du cœur et faire appel à l’opinion nationale et internationale sur la situation désastreuse que nous sommes en train de vivre», a soutenu hier jeudi El Hadj Malick Ndiaye lors d’un mouvement d’humeur dans l’enceinte de l’entreprise à Diamniadio. «Nous avons constaté depuis quelque temps, qu’on nous écarte pratiquement sur tous les appels d’offres», a-t-il décrié dans la lancée, mettant ce fait à l’actif d’un groupe de personnes malintentionnées. «Nous en voulons pour preuve le marché de la boucle de Kalounayes. La Cour suprême a déjà tranché et depuis lors nous peinons à retrouver nos droits. Ce qui n’est pas normal du tout et que nous le déplorons», a insisté le porte-parole du jour.
A l’en croire, ce sont leurs emplois qui sont en jeu à la suite des nombreux coups perpétrés contre leur entreprise qui emploie des centaines de personnes. Suffisant alors pour interpeller le chef de l’Etat. «Plus de 800 employés sont aujourd’hui dans l’incertitude et menacés de perdre leur emploi. Si vous ne prenez pas les mesures, nous tous serons admis à une retraite anticipée forcée, comme ce groupe de personnes qui veulent tuer notre entreprise», a-t-il lancé à l’endroit du Président Macky Sall. «Vous êtes déjà dans une politique pour l’emploi des jeunes. Nous, avons déjà des emplois, s’il vous plaît aidez-nous à les conserver», a-t-il poursuivi. Il a d’ailleurs rappelé que leur entreprise, qui dispose d’équipements adéquats, est laissée en rade au profit d’entreprises étrangères. «Ces entreprises étrangères, après avoir gagné les marchés, viennent en retour nous donner des travaux par sous-traitance car elles savent que nous avons les équipements adéquats pour la réalisation d’infrastructures», s’est désolé Ndiaye, assurant que les travailleurs brassardés en rouge lors de la rencontre comptent passer à la vitesse supérieure dans ce combat pour rétablir Ecotra.
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