L’Institut Panos, à travers son nouveau programme Médias citoyens pour une gouvernance environnementale participative au Sénégal, a un simple objectif : Amener les médias à être plus responsables face aux questions environnementales et impulser un changement de comportement face à l’environnement. Ce programme qui vise les jeunes et les médias de différentes localités comme Kolda, Ziguinchor, Sédhiou, Pikine et Guédiawaye s’étale sur 3 ans (2018 à 2020) et s’inscrit dans l’objectif général de renforcer ces jeunes et les médias à développer une conscience citoyenne pour une gouvernance démocratique, participative et responsable de l’environnement. Axé sur 3 points (déforestation, assainissement et pollution), ce projet cherche plus spécifiquement à informer sur les enjeux et les politiques environnementaux à l’échelle régionale et nationale, à renforcer les capacités de veille et de sensibilisation à travers les médias et des jeunes en priorité sur l’élaboration et la mise en œuvre des politiques environnementales, nationales et locales, et à permettre le dialogue entre communautés et décideurs toujours sur les politiques environnementales, selon Khadim Mboup, responsable du Projet gouvernance à l’Institut Panos. «Malgré l’intérêt accordé aux problématiques environnementales dans la stratégie de l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (Ipao), malgré l’importance des questions aussi vivantes que la déforestation, la pollution, l’assainissement, la diversité des contenus médiatiques, l’ambition du projet à participer à l’amélioration de la gouvernance environnementale au Sénégal, ce projet reste méconnu du public», a noté M. Mboup. C’est pourquoi il a été officiellement lancé hier par l’Institut Panos en présence d’experts et des organisations intervenant dans le domaine de l’environnement au Sénégal (Amis de la nature, Volontaires pour la protection de l’environnement…).
Directrice de l’Institut Panos, Diana Senghor a rappelé que ce projet s’inscrit comme une suite logique de celui mené entre 2014 et 2016 et qui concernait la gouvernance foncière. «Ce projet est bâti sur l’expérience des précédents qui ont montré la puissance de l’information, l’influence que peuvent avoir les médias, aussi bien traditionnels que nouveaux et les journalistes citoyens», a-t-elle dit, révélant que dans sa mise en œuvre, ce nouveau projet mettra un accent sur 2 nouvelles priorités : L’appropriation des médias sociaux par les organisations de la société civile et les journalistes et le développement de nouvelles formes de journalisme (le fact-checking notamment). «Nous allons appuyer le fact-checking. On veut aussi développer le mobile-journalisme à travers ce projet. Il s’agira aussi pour ses initiateurs de renforcer la coopération et les synergies entre les journalistes.»
Partenaire financier du projet, l’ambassadeur de l’Ue au Sénégal, Joaquim Gonzales Ducay, a fait part de sa satisfaction. «L’environnement nous tient à cœur. Il faut travailler ensemble pour avancer dans le combat. L’Ue est convaincue que la société civile et les médias ont un important rôle à jouer», a-t-il fait savoir. Même son de cloche chez l’assistant de programme à l’Ied (Innovation, environnement, développement), Birame Faye, qui vante les mérites d’un tel projet. «Panos vient toujours combler un gap. Un gap pour les médias qui ont besoin de diversifier leurs contenus, mais aussi un gap en matière d’information pour les citoyens. Sur certaines questions, les médias ont des limites, mais Panos vient appuyer les médias pour les amener sur le terrain et documenter leurs informations. C’est très important», a-t-il souligné.
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