Une trentaine de projets sont financés au profit des migrants de retour et des jeunes à risques de la région de Kolda. L’Ong La Lumière, grâce à l’appui de l’Ue et de l’Oim, travaille à satisfaire des jeunes dans quatre communes principales avec des résultats réalisés.

Le retour des migrants est une vraie équation. A Kolda, ils ont bénéficié des financements pour faciliter leur réinsertion socioprofessionnelle grâce à l’Ong La Lumière. Cette dernière, qui accompagne ces jeunes à retrouver le cours normal de leur vie après l’échec de l’émigration, a financé trente projets, principalement dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage. Sorry Diallo, secrétaire général de l’Ong La Lumière, explique : «Chaque projet est financé à hauteur d’un million. D’ailleurs ces projets de migrants de retour et des jeunes à risques sont sélectionnés et retenus par un comité mis en place dans le sens de la transparence. Ces bénéficiaires sont principalement de quatre communes de la région. Mampatim, Ndorna, Kandia et Saré Bidji sont des communes qui regorgent de beaucoup de migrants de retour et aussi des jeunes à risques, capables de prendre les chemins de l’émigration.» Il ajoute : «Sur le terrain de l’exécution de ces projets dans divers domaines, des résultats sont obtenus avec surtout un remplacement total de ce que les parents ont dépensé pour le voyage de leurs enfants. Des bénéfices ont été réalisés dans le maraîchage, l’embouche bovine, l’embauche ovine, la volaille, et autres secteurs d’activités génératrices de revenus. Ces bénéficiaires disent avoir gagné et s’autofinancent à partir de leurs propres ressources tirées de ces différents projets. Ce sont là plus de 200 personnes qui sont impactées positivement par ces projets.»
Aujourd’hui, une scène de solidarité se met en place avec l’élargissement de la liste des bénéficiaires. «A l’heure actuelle, certains bénéficiaires ont fini de financer d’autres jeunes locaux dans différents domaines d’activités», précise Méta Baldé, migrant de retour. Alors que Mame Thierno Aïdara, coordonnateur local de l’Ong La Lumière, estime que «ces résultats sont dus à un dispositif mis en place dans la collaboration avec les partenaires financiers et techniques, les structures de l’Etat et aussi l’engagement des bénéficiaires».
Intitulé «Projet d’appui à l’insertion socioprofessionnelle des migrants de retour et des jeunes à risques dans la région de Kolda», il est financé par l’Union européenne et la Cedeao et mis en œuvre par l’Organisation internationale des migrations (Oim) et le Centre international pour le développement de la politique migratoire et l’Organisation internationale du travail (Oit). Il est assuré au niveau opérationnel à Kolda par l’Ong La Lumière avec l’appui du Comité régional de pilotage, présidé par le gouverneur. Prévu pour une durée de 14 mois, il a pris fin le 30 novembre dernier. Mais il a rendu fiers les migrants de retour et des jeunes à risques en leur offrant beaucoup d’opportunités d’emplois décents et durables dans leur propre terroir en guise d’alternative à la migration irrégulière. «Kolda n’est plus dans la liste des principales localités pourvoyeuses de migrants. L’appui et la sensibilisation continuent de gagner du terrain. Autre impact positif enregistré par ce projet, c’est la prise de conscience des jeunes grâce aux micro-prêts réalisés, mais aussi aux nombreuses émissions radiophoniques avec les responsables de l’Ong La Lumière et des migrants de retour qui prêchent la bonne parole contre l’émigration clandestine», détaille Sorry Diallo.
Malgré les acquis, il reste des efforts à faire comme l’élargissement des interventions dans d’autres communes de la région, la diversification des activités génératrices de revenus, l’augmentation des ressources allouées au financement des projets des demandeurs. Même avec certaines contraintes comme la lenteur dans l’octroi des financements et l’accès difficile à certaines localités des bénéficiaires, le projet a fait renaître chez ces jeunes l’envie de réussir dans leur zone. «Le véritable eldorado c’est ici, par des financements des jeunes. D’ailleurs pour éviter que d’autres jeunes se lancent dans cette mésaventure espérant revenir et se faire financer comme migrants de retour, il faut mettre l’accent sur les financements sur des projets de jeunes potentiels candidats à l’émigration», dit Méta Baldé, qui salue «la détermination des autorités à faire réussir les jeunes sur place étant entendu que dans cette région, le taux de chômage cette couche pose la problématique de leur faible accès à des opportunités d’emplois».