Le groupe No boundaries (sans frontières), composé de cinq artistes venant de différents pays, a fait un plaidoyer contre la prolifération des déchets plastiques dans les océans. Ils étaient vendredi dernier à la Maison des éclaireurs de Rufisque pour un forum portant sur «Les plastiques dans les océans – une planète en danger», organisé par la plateforme Teranga Lab. Sous la houlette du chef d’orchestre Daniel El Congo Allen, ces musiciens réunis pour la circonstance ont sensibilisé les participants au forum sur les dangers de l’invasion des océans par les déchets, notamment plastiques. «C’est avec l’appui de l’Association Heinrich Boll que nous avons mis en place le groupe composé d’une guitariste australienne, d’un bassiste sénégalais, du trompettiste cubain El Congo, d’une danseuse sénégalaise et de moi-même comme parolier. Nous chantons en français, en anglais, en wolof», a assuré Pr Babacar Mbaye Ndack, faisant savoir que tous les titres parlent de l’océan, des rivières et de l’eau. Outre la musique, Pr Mbaye, connu pour son art de la parole, a servi en intermède des contes et légendes pour relever l’importance de l’eau dans l’environnement.
«Le titre que nous venons de jouer c’est Water dry (eau sèche en anglais) et c’est pour dire qu’il est urgent de se lever contre le phénomène», a-t-il assuré entre deux prestations. «Débar­rassons-nous du plastique, agissons et engageons-nous ! Entre le Sénégal et Cuba, on s’engage en espérant que le message sera entendu à travers le monde», a encore enchaîné le parolier devant un public acquis à sa cause. «Un changement de comportement immédiat qui commence par notre vie de tous les jours s’impose», a alerté Alex Simon, membre de Teranga Lab, qui s’exprimait au forum qui a précédé la prestation des artistes.
«La situation est alarmante parce qu’on estime à 8 millions de tonnes la quantité de déchets déversés annuellement dans les océans (…). Il faut éviter les emballages à usage unique qui représentent 33% des déchets qu’on trouve dans les océans», a recommandé M. Simon, invitant aux bons réflexes pour atténuer la prolifération du plastique. «Il faut porter le combat dans la perspective d’éduquer les masses, les communautés sur une meilleure pratique et sur la façon dont le plastique devra être géré», a pour sa part insisté Pape Mangoné Basal de la Fondation Heinrich Boll. C’est sur ce terrain de la conscientisation que s’est placé le groupe de musique qui compte sillonner d’autres villes pour un plaidoyer fort. «Teunguedj, Guédiawaye, Ndar Guedj, Mama Guedj : on espère porter la bonne parole dans ces villes riveraines de la mer», ambitionne ainsi  le parolier qui n’attend que le quitus des partenaires.
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