Le mouvement des femmes rurales africaines dénommé «Nous sommes la solution», qui regroupe des associations de femmes du Sénégal, du Mali, Burkina Faso, Ghana, Gambie et de la Guinée-Bissau, ont tenu, le week-end dernier, à Thiès, leur première Assemblée générale. Lequel mouvement, selon sa présidente Mariama Sonko, veut défendre les valeurs et promouvoir les initiatives portées par les paysans et acteurs du mouvement social, mais aussi dénoncer les fausses solutions. «Notre objectif est de travailler à la promotion de la femme rurale par les expérimentations sur l’agroécologie et le plaidoyer, mais aussi pour le retour des semences traditionnelles et la transformation des politiques agricoles. Nous voulons une valorisation de l’agriculture familiale afin de lui permettre de porter la souveraineté alimentaire dans le continent», dit madame Sonko. Surtout que, estime-t-elle, «en Afrique, plus de 90% des exploitations agricoles sont gérés par un individu ou une famille. Lesquelles exploitations agricoles produisent environ 80% de la nourriture mondiale et occupent 70 à 80% des terres agricoles». Toutes raisons pour les femmes du mouvement «Nous sommes la solution», de travailler à l’affirmation de leur rôle et de leur place dans le secteur de l’agroécologie. Ce qui, estiment-elles, devrait leur permettre d’asseoir et de promouvoir les bases d’une souveraineté alimentaire durable à l’échelle continentale. En partenariat avec Fahamu Africa, Mme Mariama Sonko signale que «l’agroécologie paysanne est aujourd’hui, la seule voie pouvant nous permettre de mener à bien le combat de la défense des valeurs et de la promotion des initiatives portées par le monde paysan et les acteurs du mouvement social. L’agriculture écologique est avant tout un corpus de pratiques vivantes portées par des mouvements sociaux animés de la commune volonté de développer une agriculture sociale et écologiquement ancrée dans les territoires. Ladite agriculture est partie prenante d’une dynamique de transformation sociétale globale en ce que, non seulement elle repose sur des pratiques et une éthique de vie, mais elle touche tous les secteurs d’activités de la vie tout comme elle permet aux populations de regagner leur autonomie, leur sécurité et leur hygiène alimentaire, sans compter la dimension protection des sols et des écosystèmes de cette dite pratique culturale». Aussi la présidente de faire un plaidoyer pour un soutien des dirigeants de leur pays respectif en termes de prise en compte de l’agroécologie dans les politiques nationales agricoles. Outre le plaidoyer, le mouvement dénonce «les pratiques culturales qui sont de mise dans l’agro-business. Laquelle forme d’agriculture se fait au profit d’un cercle restreint et non de la majorité que sont les agriculteurs à la base et les exploitations familiales. Sans compter l’utilisation souvent abusive des intrants chimiques qui nuisent aux écosystèmes et la santé humaine et animale». Des difficultés auxquelles viennent s’ajouter, selon Mme Sonko, «l’impact négatif de système sur l’Economie nationale. Car ce sont des multinationales qui viennent exploiter nos ressources pour les exporter vers d’autres continents». Pour dire qu’elles ne sont pas pour l’agro-business. «Nous sommes plutôt pour le développement local avec une agriculture saine et apte à préserver notre environnement et nos ressources naturelles», conclut Mme Sonko.
nfniang@lequotidien.sn