Le représentant adjoint de l’Unicef au Sénégal, Albert Ewodo-Ekani, a souligné la nécessité de renforcer le dispositif législatif et l’implication des familles et des communautés pour protéger les enfants en ligne au Sénégal. Il s’exprimait lors d’un atelier de partage et de validation des résultats d’une étude sur la situation de référence de la protection des enfants en ligne au Sénégal, mercredi à Dakar. «Nous avons pu constater que la plupart des risques que les enfants vivaient dans le monde réel, se sont déplacés dans le monde numérique. Et pour y faire face, il y a un certain nombre de recommandations qui vont du renforcement du dispositif législatif à l’implication des familles, des communautés, ainsi que la sensibilisation des enfants et des parents», soutient Albert Ewodo-Ekani. Selon lui, cette étude a permis d’avoir une photographie des risques auxquels sont soumis les enfants par rapport à leur accès aux contenus numériques, et parmi ces risques, il y a les questions d’exploitation et de harcèlement.
Selon Madjiguène Mbayang Diop, coordinatrice de la Cellule d’appui à la protection de l’enfance, le premier défi à relever dans ce domaine concerne la coordination des actions de toutes les structures intervenant sur la question, en vue d’apporter des réponses précises à la problématique de la protection des enfants en ligne. Elle a évoqué un autre défi en lien avec la nécessité de renforcer les capacités des acteurs au niveau communautaire, des éducateurs spécialisés, «pour leur permettre d’avoir les outils nécessaires afin d’apporter des réponses claires pour une meilleure protection de nos enfants dans l’espace numérique».
Le directeur de Cabinet de la ministre de la Famille, de l’action sociale et des solidarités, Youssouf Djité, a pour sa part pointé le curseur sur la problématique des «faux comptes, de l’identification et la question de la territorialité». Selon M. Djité, un magistrat spécialisé dans les questions de la protection de l’enfant, ces questions représentent «des défis majeurs» pour les Etats. «Aujourd’hui, nos interactions classiques sont conçues sur des territoires, et chaque Etat à sa législation qui s’applique pour des interactions connues sur son territoire», a-t-il expliqué. A travers le numérique, a ajouté Youssouf Djité, «on peut être aux Etats-Unis et avoir des interactions dont les victimes se trouvent au Sénégal». Il considère que cela «doit nous inciter à œuvrer pour le renforcement de la collaboration et de la coopération multilatérale entre les Etats».