Faire en sorte que les exploitations agricoles familiales puissent fonctionner en plein régime, c’est ce à quoi s’emploie le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr). Pour y parvenir, la structure demande au président de la République, l’application du décret en ce sens depuis 2008.Par Amadou MBODJI –

Face aux difficultés des exploitations agricoles familiales liées à leur statut, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) souhaite l’application d’un décret pour changer la situation. «Promulguer et mettre en application un décret qui formalise le statut juridique des exploitations familiales en application du statut 5 de la loi agro-sylvo-pastorale en vue de faciliter leur accès aux crédits et opportunités de financement, pour favoriser l’autonomisation des femmes et l’emploi des jeunes», note le président du Cncr. Nadjirou Sall tenait hier une conférence de presse en compagnie des autres membres de la structure. «Le décret relatif à la protection sociale de ceux qui  exercent le métier d’agriculteur est l’autre doléance du Cncr», dit-il. Il réclame la mise à «jour et l’application du décret 2008 12-62 relatif à la protection sociale des personnes exerçant des métiers de l’agriculture».

Pour le président du Cncr, il faut «améliorer de façon quantitative et qualitative, les financements destinés aux exploitations familiales en mobilisant davantage de ressources publiques et en facilitant l’accès au crédit du service financier». Bien sûr, il faut, pour y arriver, un «allègement des coûts du crédit» par une  «bonification du taux d’intérêt de  7, 5 à  5%».

Il faut savoir que le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) a pour mission de promouvoir une agriculture durable capable de garantir la sécurité alimentaire, de contribuer à la création d’emplois et au développement économique du Sénégal. «Depuis sa création en 93, le Cncr a œuvré pour défendre les exploitations familiales des acteurs du monde rural, en partenariat avec l’Etat, le secteur privé et la Société civile. Le mouvement paysan sénégalais dont le Cncr est l’expression la plus aboutie, est le fruit d’un long processus de mobilisation, d’organisation des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs et des acteurs de la survie culture. Mais dans les années 70, en réponse aux défis posés par les sécheresses et les politiques d’ajustement structurel, ce mouvement a su s’imposer comme acteur incon­tournable du développement rural au Sénégal», rappelle Nadjirou Sall.
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