La Direction de la protection judiciaire et sociale au ministère de la Justice a engagé une réflexion pour une approche spécifique et protectrice des mineurs durant les manifestations, a appris l’Aps. Elle a réuni en effet des acteurs de la Justice, travailleurs sociaux, personnels sanitaires, éducateurs sociaux, sociologues, Forces de défense et de sécurité pour définir une ligne directrice permettant une prise en charge correcte et protectrice des mineurs sur le terrain durant les manifestations. Selon Amadou Ndiaye, directeur de la Protection judiciaire et sociale au ministère de la Justice, «le constat est que durant les dernières manifestations, beaucoup d’enfants étaient dans la rue en même temps que les majeurs, en contact direct avec les Forces de défense et de sécurité».
M. Ndiaye s’entretenait, mardi, avec l’Aps, en marge d’un atelier de renforcement de capacités des acteurs judiciaires du ressort de la Cour d’appel de Dakar sur la prévention de la violence chez les mineurs. Il s’agit, a précisé M. Ndiaye, d’un atelier de renforcement des acteurs de la chaîne pénale, mais également ceux de la protection sociale et médicale pour l’évaluation, la prévention et la prise en charge de la participation des enfants aux manifestations.
Lors des dernières manifestations, beaucoup d’entre eux ont été arrêtés, déférés au niveau des parquets ou blessés. «Nous avons même entendu des cas d’enfants manifestants tués», a-t-il avancé.
«C’est juste une session pour prévenir et faire l’état des lieux, en tirer des enseignements, que nous avons réuni les acteurs pour discuter sur la sensibilité et la spécificité de l’enfance et voir quels voies et moyens identifiés pour une prise en charge spécifique des enfants durant ces manifestations, mais également partager des expériences», a-t-il expliqué. «Nous espérons tirer des leçons, des apprentissages et protocoles qui pourront être utiles aussi bien aux policiers, magistrats, éducateurs spécialisés qu’aux médecins, pour prendre en charge et aborder cette cible juvénile utilisée lors des manifestations», a-t-il indiqué.
Les organisateurs de l’atelier comptent «capitaliser sur ces ateliers pour faire en sorte que dans l’avenir, si de telles manifestations se produisent, les acteurs sauront comment aborder les jeunes, les prendre en charge et comment faire face et les prévenir que leur place n’est pas dans la rue», a expliqué Amadou Ndiaye.
Toutefois, il a préconisé de trouver des points d’ancrage, avec les différentes institutions, entre les méthodes de la police, la gendarmerie, des travailleurs sociaux, des magistrats, des personnels sanitaires pour qu’effectivement ensemble, ils identifient des protocoles unanimes harmonisés qui leur permettront de savoir qu’ils sont en face de mineurs manifestants.
«Ce sont ces outils que nous sommes en train de chercher grâce aux experts identifiés», a fait observer M. Ndiaye.
Ainsi, a-t-il insisté, «nous aimerions avoir des lignes directrices entre magistrats, travailleurs sociaux, personnels sanitaires, entre autres, qui seront appliquées sur le terrain pour une prise en charge correcte et protectrice de ces enfants qui doivent être considérés non pas comme des manifestants, mais des victimes».
Selon lui, il a été constaté «une augmentation de la violence sous toutes ses formes, surtout chez les jeunes et les mineurs, mais également, l’instrumentalisation de la jeunesse par des acteurs politiques pour atteindre des objectifs non avoués». «C’est cela que nous voulons éviter, en conscientisant les jeunes, mais aussi en formant les Forces de défense et de sécurité et les acteurs afin qu’ils comprennent que les jeunes en face d’eux ne sont pas souvent leurs vrais interlocuteurs et que cette frange doit avoir une prise en charge à la fois spécifique, protectrice de leurs droits qui n’est pas similaire à celle que l’on pourrait avoir à l’égard des majeurs», a défendu le directeur de la Protection judiciaire et sociale.
Par ailleurs, a-t-il rappelé, des actions «très positives» ont été initiées et ont permis la libération de tous les jeunes arrêtés à l’exception de «quelques-uns» lors des dernières manifestations.
Sujet extrêmement préoccupant. Cela mérite a bien des égards une très grandes réflexion collective et profonde de la part de tous. Protégé sa jeunesse contre les prestations qui les guettent est un impératif pour un état responsable. Nous devons réfléchir a comment même sanctionné les parents qui ne jouerai pas leurs rôle, ou même prendre en charge ceux a qui les parents se montre incapable d’assumer pleinement leurs responsabilités.