Le Sénégal essaie de garantir la sécurité et la confiance des usagers d’Internet en protégeant les données personnelles. Hier, le ministre de la Communi­cation, des télécommunications, des postes et de l’économie numérique a signé avec Andrew Sullivan, Président directeur général d’Internet society (Isoc), un protocole d’accord relatif à l’initiative sur le modèle multi parties prenantes pour la sécurité de l’Internet des objets. Il s’agit pour l’Etat, selon Abdoulaye Bibi Baldé, de veiller et d’anticiper en définissant des consensus afin de permettre à chaque acteur de jouer sa partition pour une utilisation intelligente de l’Internet. «Il y a beaucoup d’insécurité, de choses à encadrer pour éviter les dérives», a dit le ministre.
Pour Ndèye Maïmouna Diop, présidente du Chapitre sénégalais de l’Internet society, il s’agit de doter le Sénégal d’un processus multi parties prenantes pour l’élaboration d’une politique pour l’Internet des objets. L’Internet des objets, explique-t-elle, c’est tous les objets connectés à Internet, du téléviseur à l’ordinateur en passant par le téléphone portable, une montre connectée. «On a tous quelque part un objet connecté et cette connectivité-là pose problème. Avec le web cam connecté de votre ordinateur, quelqu’un de mal veillant peut passer par Internet et vous filmer à votre insu ou écouter ce que vous dites. Donc, il y a des garde- fous à mettre», explique Mme Diop. A l’en croire, l’objectif final d’Internet society est de mettre l’humain au cœur de tout. «Qu’on n’oublie pas que le virtuel ne l’est que de nom puisque derrière chaque machine connectée, il y a quelqu’un qui te parle», alerte la présidente Isoc Sénégal.
Abdoulaye Bibi Baldé expli­que, en marge de cette cérémonie de signature, qu’il n’y a pas de disposition qui limite l’accès à Internet. Au contraire, souligne-t-il, l’article 25 du Code de la communication voté hier à l’Assemblée nationale malgré le refus de l’opposition parlementaire, stipule un accès ouvert à Internet. «Le Code des télécommunications vise plutôt la concurrence pour rendre l’Inter­net accessible et le démocratiser. Aussi, la concurrence favorise une meilleure qualité à des prix bas», s’est défendu M. Baldé.
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