L’évolution des perceptions sur le corps humain au Sénégal, avec la valorisation de la minceur au détriment des rondeurs, est la thématique centrale du livre «Des corps pour paraître : la corpulence et ses perceptions au Sénégal», du chercheur Emmanuel Cohen du Centre national de la recherche scientifique (Cnrs) de France. «L’ouvrage est basé sur une étude qualitative, par entretien et par focus groupe dans l’agglomération de Dakar et à Gandiaye, dans la région de Kaolack», a expliqué l’auteur dont le livre est le fruit d’une collaboration avec l’Université Cheikh-Anta-Diop (Ucad) de Dakar.
L’urbanisation galopante constatée ces dernières années à Dakar et un meilleur accès à l’alimentation sont mis en avant par le chercheur pour expliquer l’ampleur prise par un phénomène qui se développe de plus en plus dans la société sénégalaise. Il évoque «l’influence d’une culture moderne qui va ensemble avec ce processus d’urbanisation, notamment par le fait des médias, des discours sur la santé et de l’esthétique, qui ont tendance à valoriser la minceur et fustiger les rondeurs».
«Des corps pour paraître» vient couronner un travail qui a été fait depuis 10 ans sur cette problématique, selon son auteur. «Le livre développe en profondeur des questions qui ont été traitées dans d’autres chapitres d’ouvrages», explique-t-il.
Cet ouvrage, «c’est un peu l’apothéose de ce qui a été fait jusqu’ici sur cette question durant dix, voire douze ans (…)», résume Emmanuel Cohen, anthropologue, par ailleurs chercheur honoraire à l’université du Witwatersrand de Johannesburg, en Afrique du Sud. Il travaille dans une perspective bioculturelle sur les conceptions et changements biologiques du corps, dans un contexte d’urbanisation notamment en Afrique.
Aps