Sous la pression, Grand central publishing avait refusé de publier le livre aux Etats-Unis en raison des accusations contre le cinéaste portées par sa fille adoptive Dylan Farrow. Un autre éditeur l’a finalement diffusé. En France, il sera publié chez Stock.

L’autobiographie du réalisateur américain Woody Allen, Soit dit en passant, paraîtra finalement en français le 3 juin, a-t-on appris lundi auprès des éditions Stock. Le livre, traduit en français par Marc Amfreville et Antoine Cazé, était initialement prévu pour le 29 avril puis avait été repoussé au 13 mai en raison de la pandémie du coronavirus. Le livre du réalisateur d’Annie Hall ou encore Meurtre mystérieux à Manhattan est sorti aux Etats-Unis le 23 mars (chez Arcade publishing) après maints rebondissements. Son éditeur traditionnel, Grand central publishing (une filiale du groupe Hachette) a refusé de le publier après des protestations de certains de ses employés et de Ronan Farrow, le fils du cinéaste. En cause, les accusations portées par la fille adoptive du metteur en scène, Dylan Farrow, qui affirme avoir été abusée sexuellement par Woody Allen en 1992, alors qu’elle était âgée de 7 ans. Le cinéaste, âgé de 84 ans, a toujours réfuté ces accusations.

«Aucun problème juridique ni moral à le publier»
Woody Allen n’a fait l’objet ni de mise en examen ni de jugement mais sa réputation a été sérieusement ternie aux Etats-Unis en raison de cette affaire. Son dernier film, Un jour de pluie à New York, a pu sortir en France mais pas aux Etats-Unis. Soit dit en passant est le récit exhaustif de la vie, à la fois personnelle et professionnelle de Woody Allen, et revient sur sa carrière au cinéma, à la télévision, sur la scène des clubs ainsi que sur son travail d’écrivain, affirme son éditeur. «Il n’y a rien de sulfureux dans le livre», a confié récemment au journal Le Monde, Manuel Carcassonne, patron des éditions Stock en rappelant que la justice a «entièrement innocenté par deux fois» le cinéaste. «Il n’y a aucun problème juridique ni moral à le publier et à le soutenir», a-t-il dit.
Le Parisien