Le site PressAfrik était encore inaccessible hier en fin de soirée, victime d’une «grave attaque» qui a affecté son backoffice. Selon Ibrahima Lissa Faye qui dirige ce site, «des faits intrigants» installent la suspicion sur cet incident.

Pendant trois tours d’horloge, le site en ligne PressAfrik est resté inaccessible. La faute à «une grave attaque», selon son directeur Ibrahima Lissa Faye. Dans un communiqué, il révèle qu’après une petite enquête, «il s’est avéré que le site a fait l’objet d’une grave attaque qui a même affecté l’accès au backoffice». Ce piratage qui intervient après que plusieurs internautes sénégalais ont signalé avoir été bloqué sur les réseaux sociaux semble suspect aux yeux du président de l’Association de la presse en ligne (Appel). «Bizarrement, l’incident s’est produit juste quelques minutes après la publication des discussions que nous avons eues avec des confrères de Bbc qui nous ont accordé des confidences sur l’enquête», rapporte M. Faye. Il va plus loin en notant «des faits intrigants». «Ce qui est le plus intrigant et bizarre dans cette panne, c’est que plus de 60% des sites d’informations sénégalais sont chez le même hébergeur et PressAfrik est le seul site, sur la centaine, à être inaccessible», note-t-il. Au départ, raconte le communiqué, à l’adresse de PressAfrik, il y avait une page pornographique et quelques minutes plus tard c’est une publicité de «Bet365». «Un acte ignoble et qui ne grandit ni les auteurs ni les commanditaires», qui a complètement paralysé le fonctionnement de la rédaction, indique M. Faye qui précise que toute la production du site est en berne, faute d’accès au backoffice.
«Des pratiques du genre commencent à être monnaie courante. Cela a démarré sur les réseaux sociaux, notamment avec Facebook. Beaucoup d’utilisateurs sont bloqués et éprouvent d’énormes difficultés à avoir accès à certaines fonctionnalités. Et aujourd’hui, les attaques contre les sites d’informations commencent par PressAfrik. A ce rythme, personne n’est épargné», indique le communiqué. Une inquiétude que semble partager le Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (Cdeps) qui fait état de ses préoccupations quant à la liberté de la presse au Sénégal. «Le patronat de la presse a été consterné en apprenant ce jeudi le piratage du site d’informations Pressafrick.com. Selon le communiqué de Press­Africk.com, parmi plusieurs sites, notamment sénégalais hébergés sur le même serveur, seul leur site a été attaqué. Ce qui laisse penser à une action malveillante qui visait spécialement Press­afrik.com. Jusque dans la soirée, le site n’est toujours pas fonctionnel. Dans le contexte médiatique, actuellement très tendu, cela suscite des inquiétudes quant à la liberté de la presse au Sénégal», notent les patrons de presse qui disent leur totale solidarité avec leur confrère.
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