Quand on entend les propos qui sont avancés par certains éléments de l’actuel régime, on pense à un pays qui a été traversé par plusieurs décennies de guerre.

On ne peut pas se permettre de comparer le Sénégal à des pays comme le Rwanda, le Liberia ou la Sierra Leone, qui ont vécu des guerres civiles atroces, avec des centaines de milliers de morts.

Alors, quand j’ai écouté les propos de l’avocat Ciré Clédor Ly, à travers son réquisitoire qui frôle l’intolérance et la démesure, je me suis dit : faisons attention, car on est en train de franchir les limites de la raison.

Je ne m’attendais guère à entendre ces propos à l’emporte-pièce sortir de la bouche de Ciré Clédor Ly, un avocat respectueux et au passé glorieux.
Je me suis alors interrogé sur les vraies raisons qui ont poussé ce distingué avocat à tenir des propos aussi infamants, qui ne reflètent ni son rang ni son niveau !

Mais comme il semble le dire, à l’appel de la «révolution», on peut tout se permettre !

Encore qu’on peut se demander : qu’est-ce que cet avocat entend par révolution ? Et qu’est-ce que cela peut bien signifier dans le contexte actuel du Sénégal ?

Ciré Clédor Ly n’est pas loin de convoquer la mise en place d’un tribunal révolutionnaire, pour envoyer à l’échafaud tous ceux qu’il considère comme des criminels, et qu’il faut impérativement châtier ou condamner à mener une vie de paria.

Et pour ce faire, l’avocat ne se prive pas de défendre la nécessité de pourchasser les «contre-révolutionnaires», en même temps qu’il brandit le glaive qui va couper la tête de tous ces gens qu’il considère comme des traîtres ou des ennemis de la République.

Les termes qui sont utilisés par l’avocat, Ciré Clédor Ly, vont des crimes de sang, tortures, traitements inhumains et dégradants infligés à une population civile, aux séquestrations, et que sais-je encore. Et on se demande de quel pays il parle ?

L’avocat Juan Branco, qui est proche du pouvoir, en rajoute une couche, en disant s’étonner de l’inactivité du Bureau du Procureur de la Cpi sur les victimes du terrorisme du Prési­dent Macky Sall.

Avons-nous intérêt à salir l’image du Sénégal sur le plan international en exagérant les faits, espérant ainsi en tirer un gain politique ?

Notre célèbre avocat, Ciré Clédor Ly, qui assez averti, ne devrait aucunement pousser nos autorités à s’aventurer dans cette direction à la fois pernicieuse, dangereuse et cahoteuse pour l’avenir du Sénégal.

La voie qui semble la plus indiquée n’est-elle pas celle que le Président Bassirou Diomaye Faye avait annoncée, lors de son discours d’investiture comme cinquième président de la République Sénégal ?

Voilà succinctement ce que le Président de tous les Sénégalais avait tenu à rappeler à son Peuple : «Nous devons œuvrer dans le sens de la paix et de la cohésion nationale, qui sont des garanties viables pour un développement harmonieux et durable de notre pays.»
Babacar Papis SAMBA
La Pensée complexe