Quand la souveraineté nous tient à l’esprit…

…Les dérives s’enchevêtrent, malgré un panafricanisme primaire, soulevé. C’est parce que tout simplement, le discours aura été programmé et envisagé par leurs auteurs, en termes de gouvernance [souveraine], bien antérieurement. Or, le résultat produit devient, au moment de la pratique dans l’exercice de leurs fonctions, déséquilibré et obsolète, dans le cadre d’une République démocratique. Une incohérence intolérable ! En ce sens que socialement, économiquement, financièrement, politiquement et sociologiquement, un constat manifeste se dévoile : une incompétence notoire, une carence absolue, un acharnement féroce dans les approches, une violence caractérisée inacceptable, à l’encontre de certains citoyens, et une violation délibérée des tâches dévolues aux institutions d’une République majeure.
En raison que [déjà en 2000], le directeur du Centre de recherche, d’étude et de documentation sur les institutions et les législations africaines (Credila), Moussa Samb, l’énonçait dans ses propos transcrits : «La Constitution, acte fondateur d’un régime qui jouit de la légitimité populaire, est, de ce fait, un instrument qui régit tous les citoyens. Elle est à la fois rupture avec le passé et projection vers l’avenir, et marque ainsi l’adhésion à une ère nouvelle… [Que], la Constitution est bien la codification des relations entre le régime et les citoyens.» Alors que sous ce rapport [ponctuellement], le citoyen lambda se pose la question : comment un gouvernement de la 3ème République au Sénégal perçoit-il cette analyse fondamentale, dans toutes ses démarches ? Les y a-t-il inscrites dans sa manière d’aborder les préoccupations des masses populaires [après plus] d’une année d’exercice au pouvoir ?
Sous cet angle, il est incontestable que le pouvoir suprême est reconnu à l’Etat qui implique l’exclusivité de sa compétence sur le territoire national et son indépendance dans l’ordre international où il n’est limité que par ses propres engagements… une instance et une institution [à la fois], qui détiennent en Droit, le pouvoir politique. Mais en cela : cet Etat-là, détient-il le pouvoir économique de toute une Nation, aux fins d’imposer sa seule logique aux citoyens en général ; et particulièrement au monde du Travail [salariés, patronat, entreprises du secteur privé, investisseurs nationaux et étrangers] ? En raison que le milieu du Travail s’effondre et est en train de vivre son ultime virage. De ce point de vue, il y a lieu de tirer la sonnette d’alarme sur une situation plus que déplorable. Autrement dit, trop de fiscalité tue la fiscalité, comme [d’ailleurs] les entreprises, une à une. Or, il n’y a rien qui rassure, à cause des poursuites inconséquentes du pouvoir en place, à l’encontre d’honnêtes citoyens-investisseurs, emprisonnés [rudement], contre les dispositions de la Constitution sénégalaise. A ce propos : ne devons-nous pas soulever les vices de procédure ? Oui.
Attendu que toute souveraineté passe par une gouvernance méthodique et une concertation nationale aboutie. Et que dans ce contexte, il ne s’agit pas de «grande bouche», ni de rancune, encore moins de règlement des comptes… une réalité quotidienne : un exercice du pouvoir actuel, quant au gouvernement de la 3ème République en place. Ne devons-nous pas voguer ensemble, dans une parfaite unité totale et dans une même barque : le gouvernement et le Peuple dans toute sa composante et dans toute sa diversité, en dehors des clivages ?
N’est-ce pas l’une des préoccupations du Front pour la défense de la démocratie et de la République (Fddr), qui a demandé à être reçu par la Centrale syndicale la plus représentative, je veux nommer la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), aux fins de l’alerter sur les graves anomalies et les circonstances dangereuses quant à l’application de la Constitution, le mercredi 14 mai 2025 ? Mais [également], en termes de dérives politico-syndicales.
Attendu que le Front syndical de défense du travail décent et les industries polygraphiques du Sénégal, lors du Rassemblement du premier mai 2025, proposent au gouvernement : «la baisse des prix des denrées de première nécessité ; la baisse de la fiscalité sur les salaires ; la baisse de l’électricité, de l’eau, du téléphone, du carburant ; l’augmentation de la pension de retraite et des rentes viagères ; le paiement de la dette intérieure surtout, aux entreprises du Btp et l’augmentation de l’âge de la retraite à 65 ans d’une part». Et d’autre part : «le retrait de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024 ; l’arrêt des chômages techniques, des licenciements et de la fermeture intempestive des entreprises dans les secteurs de la presse et du bâtiment particulièrement ; l’inacceptation du contrat de prestataire et du contrat à durée d’une semaine dans les entreprises ; l’augmentation du Smig [Salaire minimum interprofessionnel garanti] et son remplacement par le [Smc] Salaire minimum de croissance ; la généralisation de la prime de logement dans tous les secteurs et de la matérialité diligente quant au sursalaire ; la levée de l’interdiction arbitraire de voyage des citoyens et l’arrêt des emprunts obligataires, sources d’incapacité absolue et de possibilité de booster l’économie sénégalaise ; la réouverture des discussions auprès de la base syndicale portant sur le nouveau projet de Code du travail sénégalais, entre autres».
En outre, à tous ces enjeux-là, viennent s’ajouter ceux des collectivités territoriales [les maires] bloquées dans leurs projets, du fait d’un énorme retard en termes de reversement des fonds qui leur sont alloués [2024 & 2025]. Qu’en est-il exactement de la Banque mondiale et du quote-part de l’Etat sénégalais ?
Voilà [somme toute], l’économie des préoccupations du monde du Travail brièvement exposée, en attendant la concertation nationale sur le recul des avancées démocratiques au Sénégal. Il en est de même quant à la non-application de l’une des jurisprudences dans le champ des institutions sociales à savoir : «Lors de la procédure de conciliation devant l’inspecteur du Travail, il n’est pas nécessaire que le mandat donné par le travailleur à son représentant soit écrit ; cet écrit n’est exigé que pour la procédure devant le Tribunal social.» Cour suprême 17 novembre 1965 Rlj 1965, 144 – Rec., Crédila volume 1, page 90. A ce niveau : peut-on parler de souveraineté juridique ?
Ibrahima Khalil MENDY
Président des Permanents
& Sg Du Syntips-Cnts