A Albert Royer de Fann, quatre enfants sur 15 hospitalisés ont perdu la vie à cause du variant Delta, qui continue à attaquer de plus en plus les sujets jeunes. Par Justin GOMIS

– Avec Delta, toutes les certitudes ont volé en éclats. Jusqu’ici épargnés, les enfants ont été aussi touchés par la troisième vague à cause du variant indien. Dr Ousmane Ndiaye, du service de pédiatrie de l’hôpital d’enfants Albert Royer, qui a intervenait hier lors du point quotidien du ministère de la Santé, a révélé la présence «de plus en plus de cas graves», chez cette frange de la population. «Il faut dire qu’à ce jour, nous avons recensé au niveau de l’hôpital d’enfants Albert Royer, quinze cas qui ont été hospitalisés pour des signes de gravité», informe-t-il. Face à cette situation inédite, ils ont décidé d’hospitaliser ces jeunes patients. «Compte tenu de la situation épidémiologique, que les Cte (Centres de traitement des épidémies) sont débordés, et il y a des spécificités pédiatriques qu’il faut prendre en compte. Parce que la prise en charge des cas pédiatriques sévères a des particularités. De telle sorte que nous avons tenu à les prendre en charge à Albert Royer, en aménageant un secteur de prise en charge adapté, en les isolant», enchaîne Dr Ndiaye. Il ajoute : «Face à l’agressivité de cette 3e vague et du mutant variant Delta, il faut renforcer les moyens parce que nous allons faire face à plus en plus d’augmentation des cas.»
Depuis le début, il y a quatre cas de décès sur 15 enfants déclarés positifs au Covid-19. «Le premier est un patient évacué au niveau du Cte et qui était un drépanocytaire, une pathologie très grave, le deuxième décès était un drépanocytaire également. Les deux autres n’avaient pas de comorbidité mais avaient des pathologies très graves», dit-il en annonçant la présence «de sujets de plus en plus jeunes. Parmi eux, on a dénombré un patient de huit mois. Cela veut dire qu’il a été contaminé par son environnement». Que faire ? «Chez les enfants, il est important de mettre en place des stratégies au niveau des communautés, au niveau des familles. Puisque vous savez que la vaccination est l’une des principales armes qui vont permettre un peu d’endiguer cette épidémie, mais jusqu’à ce jour, au Sénégal, nous n’avons pas de vaccin disponible pour les moins de 18 ans», explique-t-il. «Donc, cela veut dire que pour les enfants, il faudrait renforcer les mesures barrières, non seulement pour les enfants mais aussi pour les familles, le personnel médical aussi qui peut transmettre le virus à ces enfants-là. L’autre élément qui découle d’études qui ont été faites, si la population est très bien vaccinée, il y a moins de contaminations des enfants. Nous insistons vraiment sur la vaccination des populations, sur la prévention des épidémies», sensibilise Dr Ndiaye.
Il faut noter que la situation épidémiologique reste alarmante. Sur 3221  tests  réalisés, 433 sont revenus positifs dont 36 contacts suivis et 397  issus de la transmission communautaire.
Il faut noter que 538 patients ont été déclarés guéris. Alors que 70 cas graves sont actuellement pris en charge dans les services de réanimation et 13 décès ont été enregistrés.
Depuis le début de la pandémie, 68 mille 021 cas ont été déclarés positifs dont 51 mille 071 guéris, 1495 décès, 15 mille 445 patients encore sous traitement et 1 million 035  558  personnes ont été vaccinées depuis le lancement de cette campagne.
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