C’est la toute première, et certainement pas la dernière, à en croire Patricia Diagne, administratrice de la Fondation Sococim. La structure qu’elle dirige et qui était habituée à octroyer des financements à des entités s’activant principalement dans la transformation des céréales et autres produits locaux, s’est engagée à accompagner une activité de pêche. Le Gie Meer Mouss de Bargny a bénéficié mercredi, d’un financement de 4,2 millions de francs Cfa de la part de la fondation. «La fondation n’avait jusqu’ici reçu aucune demande de financement d’un projet d’activité de pêche», a indiqué Mme Diagne, lors de la remise du chèque. «Ils connaissent leur métier, mais c’est la formalisation qui manquait et c’est cette formalisation qui leur a permis de déposer un dossier au niveau de la Sococim, et le Conseil d’administration l’a validé», a dit l’administratrice, revenant sur le processus. «C’est une satisfaction que d’avoir fait ce financement, tout en souhaitant que le Gie puisse réaliser son projet, développer ses activités et qu’à partir d’aujourd’hui, nous, au niveau de la fondation, puissions continuer à accompagner les activités de pêche», a laissé entendre Mme Diagne. Le financement, sous forme de prêt sans apport et remboursable sur une durée d’une année, est un grand soulagement pour les bénéficiaires, qui y voient une occasion de s’autonomiser.

«Ce prêt est arrivé au bon moment (…) ici, à Bargny, les gens travaillent sur des fonds à rembourser d’une manière assez anormale. Avec ce prêt, les gens vont être plus autonomes et dérouler correctement leurs activités», a expliqué Sogui Ndoye, membre du Gie Meer Mouss, composé de pêcheurs, de mareyeurs et de femmes transformatrices. «Dans l’urgence, le financement va nous permettre d’acheter les produits sans difficulté, parce qu’il arrive des moments où le produit est disponible et l’argent ne l’est pas», a assuré Ndoye, indiquant que l’argent va servir à l’achat d’essence, aux frais de nourriture et au renforcement des filets pour ceux qui vont en mer, mais aussi à l’achat de matériel de fumage pour les transformatrices. Le Gie lancé cette année espère, selon Sogui Ndoye, d’autres financements pour rentabiliser son activité qui pâtit des problèmes multiples que vit la pêche.
Par Alioune B NDIAYE
Correspondant – abndiaye@lequotidien.sn