Les attaques à main armée deviennent de plus en plus fréquentes au Sénégal, avec leurs cortèges de malheurs. Non seulement des vies humaines y sont déplorées, mais leurs conséquences économiques peuvent être incommensurables.

Le Sénégal est un pays qui attire de par sa stabilité politique, son dynamisme économique et son ouverture aux investissements, bénéficiant d’infrastructures modernes et d’une position géographique stratégique en Afrique de l’Ouest. Le pays est également une destination touristique appréciée pour son hospitalité, sa richesse culturelle et artistique, et sa beauté naturelle avec des plages et des paysages variés.

Cette image est aujourd’hui en train d’être éclaboussée, au grand dam de toute la Nation, par le fait de malfrats qui ne trouvent devant eux aucune résistance lors de leurs opérations. C’est ainsi que des attaques à main armée ont été enregistrées successivement à Kédougou, à Goudiry, à Richard-Toll, à Ndangane, à Tivaouane, à Saraya, à Thiès, à Coumboutourou, à Koungheul, à Riu Baobab, à la résidence les Diamantines avec viol collectif, et récemment à Touba.

Le vol à main armée est un acte criminel où des individus utilisent la force ou la menace de force pour voler des biens d’autrui. Il peut traumatiser de façon permanente ses victimes, tant physiquement que psychologiquement. Il tend à recevoir une attention médiatique considérable lorsqu’il se produit, et doit entraîner des peines de prison très lourdes pour dissuader d’autres potentiels malfaiteurs. Mais avec des conséquences laxistes pour le vol et d’autres actes criminels, et peu de crainte des répercussions, nous ne faisons qu’encourager davantage d’actes criminels et même des actes de violence criminelle accrus.
L’option d’éduquer les criminels est ouverte, car nous pouvons éduquer ceux qui commettent de tels crimes que nous ne tolérerons pas. Même si le seul moyen fiable de faire passer ce message est d’enlever les criminels de la société par une incarcération de très longue durée. Bien que l’éducation et le conseil puissent fonctionner pour certains, ils sont généralement inefficaces, et les criminels endurcis nécessitent des mesures plus strictes.

Par ailleurs, le vol à main armée entraîne des coûts économiques par la réduction de l’activité commerciale, l’augmentation des dépenses de sécurité et d’assurance, la baisse des valeurs immobilières, et la diversion des ressources publiques des investissements productifs vers l’application de la loi et les corrections. La peur qui en résulte et la diminution des déplacements étouffent également le potentiel économique, tandis que la perte de revenus et les effets psychologiques impactent les individus et les communautés.

Les vols à main armée répétés compromettent dangereusement le développement national en augmentant l’incertitude économique, en décourageant l’investissement. Cela détruit les infrastructures, perturbe les services essentiels et entrave la cohésion sociale, créant un cycle de pauvreté et de peur qui paralyse les communautés et mine le progrès à long terme.
Or, la longue marche de notre pays vers le développement ne saurait en aucun cas être entravée par des irresponsables sans foi ni loi. Il est heureux cependant de savoir que notre pays a les moyens d’y faire face avec efficacité. Il suffit juste de changer de paradigme pour mettre en œuvre des techniques, des tactiques et des procédures du moment afin d’apporter une réponse ferme et définitive à cette préoccupation.

Tout d’abord, des mesures préventives devront être mises en place :
Installer des caméras de sécurité, des alarmes, et s’assurer d’un bon éclairage à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise ou de la résidence. Des barreaux aux fenêtres et des portes métalliques en acier lourd peuvent également améliorer la sécurité, ainsi que des barrières à l’épreuve des balles. Renforcer les défenses, surveiller les issues dans la clôture, blindage à outrance, durcir les cibles afin de les rendre aussi défensives que possible.

Pour la gestion des fonds (pour les entreprises), limiter le montant d’argent liquide en utilisant un coffre-fort avec des caractéristiques telles qu’un délai de sécurité et des bombes à teinture. Placer les caisses enregistreuses de manière à ce qu’elles soient moins visibles et à l’écart de la porte d’entrée.

La formation du personnel (pour les entreprises) de manière à répondre aux vols, à gérer l’argent en toute sécurité et à identifier les comportements suspects.

Faire des exercices pratiques pour préparer le personnel.
Augmenter la visibilité en positionnant les fenêtres et les portes pour maximiser les vues sur l’intérieur de l’entreprise, en garantissant des lignes de vue dégagées depuis la rue et pour les passants.

De telles mesures aideront les citoyens et les entreprises qui vivent dans une peur constante, ce qui conduit à un mouvement restreint et à une participation réduite à la vie communautaire. Par ailleurs, l’instabilité résultante et les coûts élevés de la criminalité freinent ensuite davantage la croissance économique, piégeant les communautés dans un cycle de criminalité et de pauvreté.

Face à cette déplorable situation, la police peut aussi utiliser des équipements avancés pour les vols à main armée, y compris des drones et des robots pour des situations dangereuses, des détecteurs de haute technologie pour trouver des armes, des caméras portées sur le corps pour des preuves, et des lunettes de réalité augmentée intelligentes pour une conscience situationnelle améliorée et un accès en temps réel aux données. Ces technologies améliorent la sécurité des agents en offrant des options non létales, des informations en temps réel et un avantage tactique lors de la confrontation avec des suspects armés.

Mais, pour lutter efficacement contre les braquages armés persistants, une stratégie globale est nécessaire, incluant la présence policière dans les zones à forte criminalité, un rapprochement avec la communauté pour favoriser la confiance et le flux d’informations, le durcissement des cibles grâce à des mesures de sécurité comme des systèmes de surveillance et la limitation des fonds disponibles, la réduction des opportunités en minimisant les cibles tentantes et en modifiant les routines.

Une stratégie de gestion de la problématique peut se présenter comme suit :
L’augmentation de la présence policière et des patrouilles diurnes et nocturnes : déployer des agents formés dans des zones à haut risque comme les quartiers d’affaires et les autoroutes peut dissuader les criminels.

Actions policières basées sur la communauté : impliquer les communautés et développer des modèles locaux de prévention de la criminalité aident à réduire les vols à main armée en améliorant la collecte de renseignement et en favorisant la collaboration entre la police et les résidents.

La mise en place de systèmes de surveillance et réseaux d’informateurs : utiliser des systèmes de surveillance et développer des réseaux d’informateurs peuvent aider les Forces de l’ordre à suivre et appréhender des groupes criminels.

S’attaquer aux causes profondes : mettre en œuvre des programmes sociaux et des politiques pour traiter les problèmes sous-jacents tels que la pauvreté et la dépendance aux drogues, qui sont souvent des facteurs de motivation pour le vol à main armée.

Mettre en œuvre des mesures de dissuasion : afficher des panneaux indiquant les caractéristiques de sécurité et les politiques de contrôle de l’argent pour décourager les voleurs potentiels.

L’amélioration de l’éclairage et des systèmes de sécurité renforcés de systèmes d’alarme bruyants aux endroits pouvant être ciblés de par leur potentiel économique sont un atout majeur. Il est important de rappeler que lors du recrutement, les agences de sécurité précisent dans leurs conditions leur préférence portée sur d’anciens militaires. Ces derniers ayant été formés au maniement des armes doivent être autorisés à en porter de manière à donner une réponse appropriée aux visiteurs le plus souvent lourdement armés. Actuellement, les préposés à la sécurité n’ont qu’un sifflet, un bâton et leurs jambes pour prendre la fuite devant des individus détenant des armes blanches, des armes à feu, des machettes et des marteaux. Les voleurs et les cambrioleurs ne souhaitent pas se retrouver au bout d’un canon d’arme. Il est donc temps de renverser la tendance pour que le pays continue de jouir de son aura et jouer son rôle de point de rencontres des «decision makers» au niveau régional, continental, voire international.
Alioune FALL – 108, Comico Mermoz
Dakar