Questions au Premier ministre : Maguette Sène dénonce le déséquilibre en faveur de la majorité

Sur les dix questions destinées au Premier ministre, Ousmane Sonko, aujourd’hui lors de la séance de questions d’actualité, les députés de la majorité ont droit au plus grand nombre de questions à poser au Pm, au détriment de ceux de l’opposition. Ces derniers n’ont droit qu’à deux questions. Ce que trouve anormal Maguette Sène, député non-inscrit et maire de Malicounda, qui indique la voie à suivre pour corriger ce déséquilibre.Par Amadou MBODJI –
Le deuxième passage du Pm Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale aujourd’hui, pour prendre part à la séance de questions-réponses des députés, suscite déjà l’indignation de Maguette Sène, député non-inscrit et maire de Malicounda. Ce dernier monte au créneau pour dénoncer la part belle accordée aux députés du pouvoir. Les députés de l’opposition n’ont droit qu’à deux questions à poser au Premier ministre, à l’inverse des députés de la majorité, qui auront droit à huit questions à poser. Une situation que dénonce le député-maire de Malicounda.
«Sur les 10 questions, les 8 reviennent à la majorité, et l’opposition ne dispose que de 2 questions», s’offusque le maire de Malicounda, par ailleurs leader du mouvement Andu Nawlé/La Marche des Territoires. Ce dernier estime que cette situation met en péril l’équilibre des débats parlementaires et l’exercice démocratique. Une révision urgente du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale est ce qu’il réclame afin de garantir une meilleure équité entre la majorité et l’opposition.
«La révision du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale s’impose avec urgence ! Le débat entre le gouvernement et les députés: sur 10 questions, les 8 reviennent à la majorité, toute l’opposition se contentant de seulement 2 questions», avance le maire Maguette Sène sur sa page Facebook.
Après sa Déclaration de politique générale (Dpg), effectuée en décembre dernier lors de sa première apparition au sein de l’Assemblée nationale suite à l’installation de la 15ème Législature, le Pm fera face aux députés pour la deuxième fois en répondant aux questions d’actualité que ces deniers vont lui soumettre aujourd’hui. Ils vont certainement l’interpeller sur le rapport de la Cour des comptes sur les Finances publiques de 2019 au 31 mars 2024 sous l’ancien régime. Ce dit rapport continue de susciter un débat houleux entre le camp du pouvoir et celui de l’Apr. Cette dernière voit derrière ce document une «machination politique», en accusant le régime actuel de chercher à «tenir l’image» du régime sortant. Et cela suite aux accusations du Pm disant que l’ancien régime «avait falsifié des chiffres» en parlant de sa gestion. La situation économique difficile sera abordée par le Pm avec les députés à une période marquée par l’appel du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Le chef de l’Etat invite son Pm à engager la discussion avec tous les segments de la vie sociale pour tenter de faire baisser cette tension de ces derniers temps, entretenue par un début de réchauffement du front social avec les nombreuses grèves des syndicats réclamant le respect de leurs plateformes revendicatives. A cela s’ajoute la baisse des salaires annoncée par l’Etat qui promet de réduire son train de vie qui suscite une polémique chez les opposants. Tous ces sujets seront certainement abordés durant la séance de questions à laquelle les députés de l’opposition souhaitent se faire accorder le maximum de questions pour pouvoir les poser au Pm. L’exercice auquel ce dernier se pliera aujourd’hui face à eux s’inscrit dans le cadre du contrôle parlementaire. Celui-ci offre aux députés l’occasion d’interpeller l’Exécutif sur les principales orientations politiques et les préoccupations des citoyens.
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