A suivre le développement de l’actualité et l’effervescence qui caractérisent le landerneau politique de notre pays ces derniers temps, on est forcément gagné par le sentiment de peur des lendemains incertains vers lesquels nous conduit cette nouvelle génération d’acteurs dite post-indépendance. En effet, que de remarques ont été faites pour rappeler, souvent en bien, que Macky Sall a vu le jour après l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. Pour le moins que l’on puisse dire, cela avait suscité énormément d’enthousiasme. Cependant, nombreux, en particulier des compagnons dits de première heure de Monsieur Macky Sall, ont vite déchanté.
Dans les lignes qui vont suivre, je décline les trois actes que Monsieur Macky Sall a posés, déjà à l’aube de son premier mandat, qui ont suscité des interrogations en moi. Oui, des interrogations soutenues sur le bien-fondé de mon choix, comme de nombreux citoyens, qui avaient vu en Macky Sall, une soupape de garantie à même d’inverser le cours dangereux de remise en cause que notre modèle de démocratie avait pris à cette époque. Et pourtant, même si ce choix se révèle une erreur, seul l’amour de notre pays nous a guidés à le faire. Quels sont les actes qui ont créé bien des doutes en moi, craignant une prémonition d’une volte-face vis-à-vis des engagements pris avec le Peuple sénégalais ?
Macky Sall, plus que jamais chef d’une «armée mexicaine»
Cela peut paraître anodin, mais les premiers doutes sont nés en moi à l’occasion de deux événements politico-administratifs qui se sont déroulés dans la région de Matam. Le premier a eu lieu lors du Conseil des ministres décentralisé. Et très précisément, durant la nuit du 21 au 22 mars 2013, au cours de laquelle Monsieur Macky Sall, président de la République, a traversé toute une nuit à recevoir les délégations de l’intégralité des collectivités territoriales de la région. Démarré aux alentours de 23 heures, le marathon a traversé toute la soirée et n’a pu s’achever qu’au lendemain matin, vers 7 heures. Que s’est-il réellement passé lors de cette soirée et qui mérite d’être relevé ici ? En effet, j’ai eu l’impression d’assister à une gigantesque cérémonie villageoise de je ne sais quoi, pouvant avoir pour cadre n’importe quel patelin du Sénégal. Moi qui n’ai pas pu tenir le coup, parce que moins noctambule que le Président, j’ai pu trouver une échappatoire pour me retirer vers 2 heures du matin, déjà. Heureusement, car en le faisant, j’étais loin de penser que le hiirde (veillée en pulaar) du président de la République n’était qu’à la première partie du parcours. Quelles étaient les réelles motivations qui justifient un tel marathon ? Finalement, le cours de la veillée révélera que la rencontre avec les militants n’est, en réalité, qu’un prétexte bien malicieux. Car, un agenda caché, mais savamment orchestré, guidait le cours du hiirde, en plaçant la commune de Nguidjilone, dite bastion des griots du chef, en dernier plateau ! Ce qui laisse libre cours aux griots qui ont la maîtrise de sa généalogie de poursuivre la soirée, en déroulant tout le répertoire qu’ils gardent de sa famille. Une histoire était en train d’être créée de toutes pièces, cette nuit-là. La question à se poser d’ailleurs, est celle de savoir s’il s’agit d’un répertoire de faits historiques réellement vérifiables ou d’une série de légendes préfabriquées. Difficile de répondre à cette question.
Sur la terre du Fouta, j’ai été témoin de bien d’autres scènes. Quelle fut l’ampleur de ma surprise, la nuit singulière de la «valse d’un appel du Président» ! Ces évènements se sont déroulés lors de l’une des nombreuses réunions dites de médiation, devenues coutume, chez le «griot du Président». Après qu’il eut décroché et parlé publiquement au Président, le griot politicien s’improvisa le plus naturellement du monde, Maître de cérémonie (Mc), faisant le tour de l’assistance, à remettre un à un, le téléphone aux militants de base qu’il est le seul habilité à choisir, qui parlaient ainsi au Président, alors qu’il était 3 heures du matin passées. Je suivais la scène, médusé, perdu dans mes réflexions, me demandant dans quelle République je me trouvais.
Sincèrement, cette scène m’a fourni autant de réponses à quelques-unes de mes questions, mais en a suscité une autre plus énigmatique. En effet, cette scène m’a permis de comprendre pourquoi nos «chers adversaires politiques» nous ont toujours appelés «armée mexicaine».
Ce qui était pour le moins pertinent. Sauf qu’ils n’avaient pas eux-mêmes compris que cela obéissait à une volonté du chef, qui l’a voulu ainsi. Pour tout dire, cela participe d’une stratégie mûrement réfléchie de Monsieur Macky Sall, qui veut ainsi prouver que le seul chef, c’est lui. C’est l’unique constante et que tout le reste de l’appareil n’est qu’un ensemble de variables qui gravitent à équidistance autour. Autrement, il n’y a point de chefs seconds ou intermédiaires. Et le meilleur moyen de réussir cette alchimie, c’est de ne point hiérarchiser ou structurer son appareil. Il communique directement avec qui il veut et peu importe la forme ou l’heure. Comment peut-on appeler cette attitude ? Si ce n’est une absence de courtoisie, une pure méchanceté, voire de la petitesse.
L’autre signe que j’ai noté chez l’homme, c’est cette psychose ou répugnance à traiter avec toute personne censée être éclairée par l’instruction. On en parle moins et pourtant, cette situation explique, pour beaucoup, l’état de fièvre et de malaise dans lesquels semble être plongé notre pays. Car, comme nous l’ont enseigné certains éminents penseurs politistes, les fortes institutions doivent s’adosser à des appareils politiques éclairés. «Dis-moi quel groupe d’acteurs politiques tu as, je te dirai quelle qualité d’institutions dont tu disposes.» Qui peut me citer une seule réunion d’un groupe de militants Apr de la région de Matam tenue à Dakar ou ailleurs pour traiter une question autre qu’une des classiques portant sur la préparation de l’accueil de son chef ou sur un scrutin qui s’annonce ?
Locales de 2014 : l’entrée en vigueur de l’Acte III de la décentralisation et l’inauguration de l’acte I du recul des acquis républicains
Une grosse anarque est passée inaperçue, j’allais dire sous le nez de la majeure partie de l’opinion nationale, peut-être par excès d’euphorie post-deuxième alternance. Au sortir de celle-ci, la nouvelle majorité, très certainement assaillie par la forte demande des militants à «caser», commence à agiter sa nouvelle trouvaille dénommée Acte III de la décentralisation.
Quand est-ce que l’Acte II a été évalué pour que l’on sache où est-ce qu’il nous a conduits, en matière de maîtrise de l’exercice des compétences dévolues aux collectivités locales de l’époque ? Je ne m’en souviens pas. Peu importe, mais il faut faire passer le troisième, car le besoin est urgent. Telles sont les circonstances désastreuses qui ont vu naître une disposition aussi capitale dans la gouvernance de notre pays. Ce qu’il faut aussi déplorer, c’est cette forme d’unanimité coupable de la classe politique, notamment de l’opposition, comme prise d’une hérésie collective, qui a laissé passer, presque sans débat, ce grand chantier. Et pourtant, son application sur le terrain a donné naissance à toute sorte de gabegie, du moins dans certaines contrées du pays, tel le Fouta. Les faits décrits ici se sont passés plus précisément dans la région de Matam, où l’autorité a laissé le nommé «griot du Président», seul dans l’initiative. Il a partout taillé des équipes de gouvernance des collectivités territoriales à sa mesure. Systématiquement, et ce, sans exception aucune, il a parachuté partout des maires connus par leur seule fortune qu’ils détiennent, mais très éloignés du profil de la tâche. Donc, manipulables à souhait. Au finish, à quoi a servi le sacro-saint Acte III de la décentralisation ? Je suis à la recherche de celui qui est capable de me dire où se trouve la pertinence de ce passage de l’Acte II à III, si ce n’est d’avoir élargi l’assiette d’opportunités de postes pour caser une clientèle politique. Par exemple et pour ne citer que ce cas, de 14 postes de président de région, ce sont désormais 45 présidents de département qu’il faut choisir. Je dis bien choisir, parce que l’état de grâce de la virginité de l’appareil Apr courrait encore si bien qu’il y a une certaine garantie que s’il y a des collectivités à laisser à l’opposition, elles se compteront aux doigts d’une main. Et cela s’est passé comme prévu. Les conséquences sont désastreuses et dégoutantes…
Une autre manipulation qui a visé singulièrement le Fouta, c’est cette frénésie à imposer «le griot du Président» comme interlocuteur attitré pour tout ce qui a trait à cette région. Qu’à cela ne tienne, la volonté de bien faire aurait conduit le chef de «l’armée mexicaine» à accepter que le choix éclairé porte, sans conteste, sur celui qui a joué un rôle inestimable dans sa conquête du pouvoir. Sauf que celui-ci risque d’être impossible à manipuler du fait de son fort attachement à cette terre du Fouta, de son gabarit intellectuel hors du commun et de sa fortune qui a fini de le mettre à l’abri de tout besoin, matériel s’entend. Par respect pour la personne dont la dimension dépasse toute querelle de bas étage, je choisis de passer son nom sous silence. En toute évidence, pour ceux qui sont censés trouver un intérêt à lire ces lignes, il n’y a point de doute qu’ils savent de qui parle-t-on ! Evidemment, témoin de telles dérives qui frôlent la méchanceté, l’inquiétude se substitue très vite à l’euphorie de l’instant de victoire. L’inquiétude pour le risque d’une République à la dérive, d’une République qui se banalise, d’une République dépouillée de toute sacralité…
Le Sénégal rattrapé par le silence coupable de ses acteurs politiques préoccupés par la seule conquête des suffrages
Ma grande inquiétude est qu’aujourd’hui encore, les acteurs politiques ne semblent pas se préoccuper des vrais débats. En effet, l’analyse de la frilosité actuelle qui caractérise le milieu politique, permet aisément de voir que leur seule préoccupation est tournée vers les effets des problèmes et laissent de côté les causes de ceux-ci.
Pour ne citer que le cas du «griot du Président», je suis surpris de noter l’ampleur avec laquelle la classe politique, dans son versant dit d’opposition, réagit à certains de ses faits et gestes alors qu’ils ne seraient que des cas isolés, comparés à sa désinvolture quasi-quotidienne affichée dans la région de Matam. Je ne suis pas loin de croire que chez les hommes politiques sénégalais, l’importance de l’actualité est fonction du terrain ou de la zone où elle se produit. Ou bien, s’agit-il d’une simple paresse tendant à ne privilégier que celle qui se présente en buzz ? Cette question garde tout son sens surtout quand on est concerné par ce qui se passe dans cette région.
Le comble, c’est quand on constate les prérogatives dont s’arroge le fameux «griot de marque», allant jusqu’à se substituer aux représentants de l’Etat sur certaines décisions. Pour ne s’arrêter qu’à certains exemples les plus criards, à quelle logique d’aménagement du territoire obéit la décision d’implanter un hôpital de niveau 2 ou un poste de gendarmerie à Agnam ? Satisfaire les désidérata d’un griot «hors norme» ? Ou bien, s’agit-il simplement de signes de faiblesse d’une République confondue à un «titre foncier» ?
Matam, «titre foncier», avez-vous dit ?
En cette période marquée par l’effervescence politique due aux élections législatives, on entend souvent l’appellation «titre foncier» revenir en boucle dans les discours des acteurs politiques et dans les différentes rédactions, pour insister sur «l’hégémonie électorale» de l’actuel chef de l’Etat dans la région de Matam. Quelle est la réalité de ce fait ? Quelle est la part du neddo ko banndum dans sa manifestation ? Que reste-t-il aujourd’hui de l’attachement de l’électorat de cette région à Macky Sall ?
Il est indéniable que la région de Matam s’est très vite illustrée en une sorte de fondement ou de réserve électorale de l’Apr pour ne pas dire pour Macky Sall. Mais force est de reconnaître que l’ampleur et la tonalité qu’on a données à ce comportement de vote en faveur de Macky Sall, relève souvent d’une exagération voire d’une pure affabulation.
Et pour l’expliquer, nous faisons recours à la réalité sociologique ou tout simplement à la composition humaine de la région, à son comportement électoral historique et enfin aux rapports que les habitants de cette région ont toujours entretenus avec l’Etat.
Pour ce qui est du premier aspect lié à la composition humaine, la région de Matam, et plus globalement le Fouta, reste une des zones du Sénégal les plus homogènes, de par sa composition humaine. Pour qui connaît cette zone doit aussi savoir que plus de 90%1 de sa population est composée d’un seul groupe, les Haalpulaar, qui sont répartis dans un nombre de familles qui peuvent se compter dans les doigts des deux mains, au plus.
Ceci dit, quoi de plus naturel que cette homogénéité explique un comportement électoral qui se caractérise par sa concentration ? D’autant que cette réalité liée à sa tradition électorale n’a pas commencé avec le régime en cours. Quel est le chef de l’Etat, dans l’histoire du Sénégal indépendant, qui a le plus fait de l’électorat du Fouta son fonds de commerce que le Président Abdou Diouf ? Le Président Wade, lui-même, n’en a-t-il pas profité ?
Pour terminer ce chapitre, venons-en aux rapports que la population du Fouta a toujours eus avec l’Etat. C’est pour rappeler que depuis l’époque de l’Etat-nation, le Fouta n’a pas varié sur ses choix électoraux. Cette réalité que beaucoup de personnes peuvent expliquer tient autant à la sociologie qu’à son profil religieux. Pour l’essentiel, dans les villages et quartiers, le guide religieux orientait toujours le choix de vote qui coïncide très souvent avec celui favorable au parti au pouvoir. D’ailleurs, les vestiges de ce comportement sont encore très ancrés chez les différents collèges politiques. N’a-t-on pas encore l’habitude de voir les chefs des partis politiques se bousculer chez les guides des confréries ?
Enfin, on ne peut pas ne pas évoquer la part des attentes attachées à l’Etat et à ces gouvernants pour expliquer le comportement électoral. Mais la spécificité au Fouta est que les attentes sont plus individuelles que collectives. Cela s’explique tout simplement par la tradition qui veut que les investissements collectifs dans les infrastructures sociales de base soient, en général, pris en charge par la communauté, via les Associations villageoises de développement (Avd) ; sauf que quand le coût dépasse sa possibilité, elle fait recours à l’Etat, pour leur en prendre en charge une partie. Fait rare, somme toute.
Je m’en voudrais beaucoup de rater l’occasion de m’adresser à cette frange de mes concitoyens lecteurs de la presse nationale, tellement l’envie de partager cette présente opinion avec eux était forte en moi. En effet, qu’on le veuille ou non, qualifier le Fouta de «titre foncier» de Monsieur Macky Sall renferme une part de méconnaissance de son Peuple, chez certains, voire empreinte de malhonnêteté intellectuelle, chez d’autres. En vérité, en dehors des nombreuses agitations du «griot du Président» et de ses quelques brebis galeuses, quel Sénégalais ose dire avoir une seule fois entendu une voix empreinte d’outrage ou de chauvinisme, en traitant un sujet qui se rapporte à Macky Sall ou à l’Apr, venue de cette région ?
Encore faut-il rappeler, si besoin est, que ceux qui se disent prêts à prendre les machettes pour faire passer une troisième candidature, ne sont ni du Fouta ni de sa culture, bien que leur territoire de vie soit aujourd’hui administrativement rattaché à la jeune région de Matam. Le jeu n’en vaut pas la chandelle pour ce Peuple du Fouta !
Cette région qui abrite un peuplement humain parmi les plus anciens au plan national, l’un des premiers islamisés d’Afrique de l’Ouest, est consciente du rôle de ciment pour l’intégration nationale qu’il représente pour le Sénégal. Macky Sall n’est pas et ne sera pas un Messi au Fouta. Si son parti politique recueille des résultats exceptionnels, ce n’est pas plus que d’autres, dans un passé récent, je l’ai évoqué. Pour rappeler à une partie des lecteurs de cette note, la terre du Fouta a vu naître et s’éteindre Thierno Sileymane Baal2, fondateur de la Révolution Tooroodo, dotée d’une constitution qui n’est bien sûr pas à la merci d’un chef et qui jure d’avec celle que l’on connait aujourd’hui dans une République du Sénégal. N’est-ce pas lui (?) qui a proclamé ceci, en s’adressant à une assemblée composée de ses pairs, condisciples et de citoyens anonymes, je le cite : «Je vous demande de vous conformer aux directives suivantes pour choisir un imam (l’équivalent du chef d’Etat de nos jours) :
– Choisissez un homme savant, pieux et honnête qui n’accapare pas les richesses de ce bas monde pour son profit personnel ou pour celui de ses enfants ;
– Détrônez tout imam dont vous voyez la fortune s’accroître et confisquez tous ses biens ;
– Combattez le et expulsez-le s’il s’entête ;
– Veillez à ce que l’imamat ne soit pas transformé en une royauté héréditaire où seuls les fils succèdent à leur père ;
– Choisissez toujours un homme sérieux et travailleur ;
– Fondez-vous sur le critère de l’aptitude.»
La messe est dite et nous avons compris que c’est tout ce qui nous manque de nos jours. Jugez-en, ce passage a été déclamé et appliqué dans une contrée du territoire sénégalais si éloignée de Dakar, en 1776, et a servi de ligne directrice pour une gouvernance «sobre et vertueuse», (à ne pas en douter), pendant plus d’un siècle, durant lequel 53 imams se sont relayés au trône. Mes chers concitoyens, ayons de la retenue et arrêtons de dire à tout bout de champ que sur le plan des acquis démocratiques, Macky Sall fait reculer le Sénégal à une époque d’avant-première alternance, qui date seulement de l’année 2000, si j’ai bonne mémoire. Parce que tout simplement, c’est une erreur, c’est inexact. Eh oui, où étiez-vous ? On vous a pourtant toujours dit que qui peut le plus, peut le moins. Sachez alors que, sur le même registre, c’est à avant 1776 qu’il a relégué la terre de ses ancêtres (le Fouta).
Après la Casamance, le Fouta réclame «son Sonko»
Si les acteurs politiques sont résolument engagés sur la voie de nous imposer le «neddo ko banndum» comme stratégie politique, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, peut bien réclamer ses parts de marché sur la terre du Fouta. En effet, là ou l’actuel locataire du Palais se réclame à 100% originaire de cette terre, alors Ousmane Sonko y serait pour 50%. L’intéressé n’en a d’ailleurs jamais fait un mystère et a toujours clamé que sa grand-mère (maternelle) serait du département de Podor ou de l’emblématique province du Toro, qui a donné son nom au Fouta.
En dernier ressort, au-delà de ce fait lié aux origines des uns et des autres, l’actualité toute fraîche nous montre qu’à l’image de beaucoup d’autres régions du pays, la jeunesse du Fouta est résolument engagée à adopter le «phénomène Ousmane Sonko». Et tenez-vous bien, si jamais ce qui se trame arrive à terme, les jeunes du Fouta montreront à la face du Sénégal que quoi que cela pourrait leur coûter, ils sont déterminés à se tenir en sentinelles et servir de boucliers pour préserver l’intégrité physique et morale de leur leader, ainsi que leur outil qu’est le Pastef. Une voie royale pour dire assez du mépris qui veut les ramener à l’époque du règne des «satigui» et à celle du «moudo horma»3. Les récents événements de Ourossogui nous donnent un avant-goût de cette détermination.
Issa Amadou NDIAYE
Membre fondateur de l’Alliance pour la République (Apr) dans la région de Matam
insa.njaay@gmail.com
Une excellente analyse. C’est avec un grand intérêt que j’ai lu votre texte, bien agencé, bien pensé. Avec des faits à l’appui. Franchement, j’ai aimé. En lisant ce texte, on ressent forcément l’intellectuel armé de sa plume et qui sait de quoi il parle. Que Dieu fasse que ce texte soit largement lu au Sénégal et à l’étranger.