L’affaire de la pharmacie Serigne Fallou Mbacké de la Patte d’Oie a pris des revers qui risquent de fragiliser les institutions. Je ne cautionne en aucune manière l’attitude du commissaire de police qui n’honore en rien la corporation, encore moins l’institution qu’il représente. Je ne me verserai pas non plus dans le sensationnel comme bon nombre de mes concitoyens. Les bavures policières ne commencent pas avec le pharmacien Gaye, on en subit tous les jours. Les Sénégalais sont souvent victimes des abus des hommes de loi, sans possibilité de réparation de préjudice.
Aujourd’hui, on a eu la chance grâce aux réseaux sociaux qui ont eu à relayer de manière virale ces actes odieux. Il n’en demeure pas moins que le développement de l’affaire de la pharmacie a pris des tournants regrettables à bien des égards. La relève de fonction est une sanction infligée au commissaire de police. Cela s’est fait dans la précipitation. Une fois de plus, la vindicte populaire s’est imposée sur le verdict de la raison. Au niveau de la police, il doit bien exister une commission disciplinaire qui a pour mission de statuer sur des cas pareils. La logique voudrait qu’on attende les résultats que va produire cette entité pour prendre une mesure définitive. En attendant ce rapport, le commissaire devait passer par une mesure conservatoire comme la suspension. A la lumière de ce qui précède, nous devons nous interroger sur le profil des hommes qui sont à la tête de certaines institutions. Remplissent-ils toutes les conditions requises pour mener à bien leurs missions ? En tout état de cause, lorsqu’on prend n’importe qui qu’on place n’importe où, on a du n’importe quoi.
Le problème du Sénégal réside dans le choix opéré. Je pense qu’il est aujourd’hui temps de revoir ou de corser ces mécanismes de choix. En soumettant les différents candidats à de rudes épreuves et des tests de personnalité, si nous voulons avoir le profil de l’emploi. Cet exercice doit s’appliquer à tous les niveaux de responsabilité.
Mafally NDIAYE
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