Les «fake news», les fausses informations, préoccupent la compagnie théâtrale «Kaddu Yaraax», au point d’en faire une question qui sera abordée à la quinzaine sénégalaise du théâtre forum qui démarre aujourd’hui à Yaraax et qui va être clôturée le 22 octobre. Les membres de cette compagnie théâtrale, avec leurs invités, vont diagnostiquer ce fléau des temps modernes, à travers une série d’activités de sensibilisation.  Par Amadou MBODJI – 

Les «fake news», qui sont le résultat d’une  manipulation de l’information, seront au cœur de la quinzaine sénégalaise de théâtre forum qui s’ouvre ce jeudi  à Yaraax et ce jusqu’au 22 octobre prochain. Placé sous le thème «Bacc Bët», ce terme wolof pour designer «une méthode ophtalmologique traditionnelle qui, dans sa désignation, a pour objectif de rendre le regard plus clair», explique Mamadou Diol, Directeur artistique de la compagnie théâtrale Kaddu Yaraax, initiateur de ce festival.  «Bacc Bët, nous ouvrons les yeux et soignons le regard. Nous sommes à l’ère de beaucoup de manipulations, de fake news, assorties à l’émergence de l’intelligence artificielle. Si l’on n’y prend pas garde, ça peut être source de conflits et de malentendus. C’est ce qui s’est passé dans beaucoup de pays où les informations manipulées ont amené à des conflits violents. Cette année, on travaille sur «Bacc Bët». On l’a vu pendant les évènements à Dakar, toutes les informations ont été biaisées, dévoyées par la manipulation. Et voilà comment les choses ont été engagées. On était presque au bord de l’implosion», déclare Mamadou Diol. «Au début, on a lutté pour la démocratisation de la parole et la liberté d’expression. Maintenant, c’est un trop-plein d’informations et de manipulations que cela a créé avec un manque de formation pour ceux qui utilisent ces outils digitaux. Avec la performance et la modernité, les outils digitaux, l’intelligence artificielle qui peut anticiper à travers sa technicité à développer et à montrer des informations réelles entre guillemets. Alors que ce sont des informations fausses», argumente-t-il. «C’est important au moins d’ouvrir les discutions et d’en parler et qu’on partage nos informations sur le niveau de fiabilité des informations que nous recevons», fait remarquer M. Diol, qui souligne que cette Quinzaine sénégalaise du théâtre forum, qui en est à sa 17e édition, est avant tout une rencontre des pratiquants du théâtre forum et de toutes sortes de théâtre engagé. Initialement prévue en juillet dernier, la manifestation n’a pu se tenir à date échue du fait des évènements politiques de juin. «On aura plusieurs animateurs et pratiquants de théâtre qui viennent du monde entier avec à la clé, un atelier international sur le théâtre d’écoute. Et après, on va vers des théâtres de création sur diverses thématiques», souligne le Directeur artistique de Kaddu Yaraax.
Une centaine de participants en provenance du Burkina Faso, de la Guinée, de l’Europe, des Etats-Unis participeront à la Quinzaine du théâtre forum de cette édition. «C’est la rencontre des créateurs pendant douze jours. Toutes les activités vont se passer à Yaraax, au Centre culturel qui est le site du festival», admet le Directeur artistique de cette compagnie théâtrale basée dans le même quartier et qui soutient que la présente édition sera différente des précédentes. Au total, cinq causeries seront au menu de l’édition de cette année qui met l’accent sur des séances de lecture de livres écrits par des auteurs sénégalais et d’ailleurs.
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