A Kédougou, les chauffeurs de taxi sont loin de rouler sur de l’or, même si la région regorge de ce minerai. Dans leur cas, ce serait plutôt des problèmes de toutes sortes qui s’accumulent, dont le plus petit ne serait pas le mauvais état des routes, auquel il faut ajouter le racket permanent des autorités municipales et des Forces de l’ordre. De guerre lasse, ils ont poussé la semaine dernière un gros coup de gueule entendu jusqu’à la mairie.
Les taximen de Kédougou vivent une conjoncture des plus difficiles. Ils sont nombreux à garer leurs taxis à cause de l’impraticabilité des routes abimées par des eaux stagnantes, provoquées notamment par les fortes de pluies que connaît la ville et toute la région sud-est du Sénégal. Si certains semblent trouver par moments les moyens d’équilibrer leurs comptes, une grande majorité dit par contre ne pas pouvoir s’en sortir. Ils n’ont que leurs yeux pour pleurer. Seydou Diallo, président des taximen de Kédougou, déclare : «Nous ne pouvons circuler du fait du très mauvais état des routes et de l’eau stagnante dans certains quartiers. Chaque fin de mois, les autorités nous obligent à payer les quittances de l’ordre de 5 000 F Cfa et malgré tout, les routes ne sont pas refaites. En plus, le maire de la commune de Kédougou nous a promis de goudronner 16 km dans la ville, mais jusqu’à présent on n’a rien vu. Et d’ici une semaine, s’il ne réagit pas, nous allons manifester notre colère contre ces tracasseries administratives.» Abordant dans le même sens, Moustapha Mbow, chauffeur de taxi aussi, s’attarde sur des «problèmes têtus qui les empêchent de faire exactement un chiffre d’affaires acceptable».
Le maire de Kédougou, Mamadou Hadji Cissé, interpellé sur cette affaire, a parlé «de lenteurs administratives» qui retarderaient la réfection des routes. Il a assuré que «les dossiers sont dans de bonnes conditions. Une entreprise a été sélectionnée et la note de service lui a été remise. Et d’ici quelques jours, les travaux vont commencer».
Les chauffeurs de taxi se sont contentés de prendre acte de l’engagement de l’édile de la ville et disent attendre la réalisation de ses promesses. Ils se disent également prêts, si rien ne se passe dans un délai raisonnable, à passer à une étape supérieure de leurs revendications.
Correspondant