Par Mamadou T. DIATTA

– La loi modifiant le Code de procédure pénale et le Code pénal, votée hier par l’Assemblée nationale, continue de susciter des réactions. Hier, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh) et Amnesty international Sénégal, à travers un communiqué conjoint, estiment que la nouvelle «loi remettrait substantiellement en cause l’exercice des libertés et droits reconnus par la Constitution sénégalaise et garantis par les lois de la République, particulièrement le droit à la manifestation et la liberté d’expression». Et qu’«elle serait également en porte-à-faux avec les engagements souscrits par le Sénégal dans le domaine des droits de l’Homme, aussi bien au niveau africain qu’au plan international».
Ces Ong de défense des droits humains étayent leur argumentaire par le fait que d’après «le nouvel article 238, tout regroupement, toute violence ou voies de fait, ou encore toute dégradation de biens appartenant à l’Etat ou intéressant la chose publique, seraient désormais potentiellement constitutifs, soit du crime d’association de malfaiteurs soit du crime de terrorisme».
Déclarant avoir «pris connaissance, avec surprise, du contenu du projet de loi modifiant le Code pénal», ces organisations estiment que lutter efficacement contre le terrorisme «suppose un consensus national sur la définition et les modalités de lutte contre un fléau qui sévit déjà dans beaucoup de pays de la région» ; d’où leur souhait d’un retrait du projet de loi et l’organisation d’un débat national sur la question. Cela «serait la meilleure réponse aux craintes exprimées çà et là sur le possible détournement de la lutte contre le terrorisme à des fins politiques», soulignent Me Assane Dioma Ndiaye et Cie.
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