Raffinage du pétrole : La Sar prête à traiter le brut sénégalais en 2022

En 2022, la Société africaine de raffinage (Sar) sera prête pour raffiner le pétrole brut du Sénégal, a annoncé hier la Directrice générale, Marième Ndoye Decraene, lors d’un panel à l’occasion de la Conférence-exposition Msgbc oil, gas and power.
Pour s’adapter au contexte de découverte de ressources pétrolières et gazières au Sénégal et répondre à ses missions, la Société africaine de raffinage (Sar) a entretenu un vaste programme de mutation aussi technique que logistique.
Les unités de la Sar sont présentement à l’arrêt et ce, jusqu’en mars-avril 2022, pour répondre à une exigence règlementaire, mais aussi dans la dynamique de pouvoir traiter le pétrole brut sénégalais en priorité. Le moment sera aussi mis à profit pour connecter les nouvelles unités en cours de construction avec les anciennes unités. «A la reprise, nos capacités seront portées à 1,5 million de tonnes et nous ambitionnons de porter notre capacité à 3,5 millions de tonnes», renseigne Marième Ndoye. La Directrice générale de la Sar intervenait hier, à un panel sur les «Perspectives de raffinage au Sénégal: les ambitions de Sar en lien avec les nouvelles normes africaines.»
«Nous avons un taux de couverture autour de 60% du marché, mais nous allons évoluer avec une demande qui va être portée à 3,8 millions de tonnes par an, en 2025. Nous allons évoluer dans cette dynamique et répondre au marché», a-t-elle fait savoir.
Mme Ndoye d’ajouter que la production de fuel-oil sera réduite au minimum pour s’adapter au marché, compte tenu de la volonté de la Senelec de porter ses unités au gaz. Par conséquent, avec le projet Gaz to power au Sénégal, il faudra que : «Nous nous adaptions à la demande de la Senelec, qui consomme pour l’essentiel le fuel que nous mettons sur le marché, avec Ipp qui également ambitionne d’être au Gaz to power.»
Déjà en 2022, la Sar sera prête, selon sa Dg, à l’utilisation du pétrole brut sénégalais, avec une attention spécifique au contenu local. La société dispose à cet effet, d’une large gamme de partenaires locaux pour mieux s’adapter au contexte sénégalais. Assurant 60% de la couverture du marché, elle projette de porter cette part de marché à 80% au minimum, en 2025.
«En 2022, nous serons capables de traiter le brut sénégalais, mais à hauteur de 75%. Aujourd’hui, le brut que nous utilisons vient du Nigeria à 100%, mais avec le traitement du brut pour être optimal, nous devrons blinder notre brut avec le brut Era, avec un taux de répartition de 75-25», a soutenu Mme Ndoye.
La Sar 2.0 à l’horizon 2025, c’est aussi la construction d’un deuxième train de distillation d’une capacité de 2 millions de tonnes par an, avec un four de chauffe, une colonne de distillation et un ensemble d’autres équipements.
S’y ajoute entre autres, une unité de désulfurisation du gasoil. La mutation logistique concerne l’augmentation du parc de stockage déjà en cours, qui sera fonctionnel en 2022, la construction des cylindres, etc.