Les 29 et 30 mai 2021, «Extrême E», «la course pour la planète», a fait escale sur les bords du Lac Rose après une première étape dans le désert d’Arabie Saoudite. Organisée par la Fédération internationale de l’automobile (Fia), la course se déroule sur des Suv électriques. Chacune des étapes, Groenland, Amazonie et Terre de feu après Dakar, vise à sensibiliser sur un aspect du changement climatique.Par Mame Woury THIOUBOU

– Partis des déserts de l’Arabie Saoudite, les équipages de la course automobile Extrême E se sont retrouvés sur les rivages sénégalais pour la deuxième étape de cette course qui s’est disputée sur les bords du Lac Rose. Aux termes des courses qui se sont déroulées les 29 et 30 mai 2021, c’est l’équipage Rosberg X Racing, composé de Johan Kristoffersson et Molly Taylor, qui remporte pour la deuxième fois la course. «On ne mesure pas la difficulté de cette course car personne ne comprend entièrement ces voitures. On n’a pas l’occasion de les tester pleinement», indique le vainqueur à la conférence de presse de clôture de la course. La Extrême E est une course automobile certes, mais très différente de celles que l’on avait l’habitude de voir traverser le continent africain. Ici, il s’agit avant tout d’un engagement en faveur d’un monde plus écologique. Initié par la Fédération internationale de l’automobile (Fia), ce rallye met aux prises d’illustres compétiteurs, des pilotes de renom comme Carlos Sainz, Sébastien Loeb, qui roule pour l’écurie X44 de Lewis Hamilton, ou encore Nico Rosberg. A travers un rallye en 5 étapes, Extrême E utilise des Suv entièrement électriques dénommés Odyssey 21 dans des rallyes aux quatre coins du globe. Particularité de cet évènement, chacune des étapes permet aux organisateurs de mettre en lumière un écosystème menacé par les changements climatiques ou par l’action de l’homme. L’objectif étant également de permettre à l’industrie automobile de réaliser des innovations technologiques grâce aux véhicules utilisés dans la course.
La deuxième étape de la course s’est déroulée au Sénégal, sur les bords de l’Océan atlantique, au Lac Rose. Pendant 48h, les équipes d’Extrême E se sont affrontées entre les dunes de sable et les vagues de l’océan. Ici, Extrême E a souhaité attirer l’attention sur la dégradation des océans avec la disparition des récifs coralliens, la perte d’un tiers des végétations de mangrove, ce qui expose les populations aux phénomènes d’avancée de la mer et de raréfaction des poissons. En outre, l’océan est envahi par le péril plastique, notent les organisateurs. Pour mieux sensibiliser les communautés, les participants ont mené des actions de reboisement de mangrove et de nettoiement sur la plage. «Nous ne sommes pas ici pour faire un show. Nous sommes là pour apporter le changement. C’est le message qu’Extrême E est en train de disséminer. C’est de la technologie, du sport, mais c’est aussi pour sensibiliser pour la planète, protéger la planète par des actions et pas seulement des paroles», salue Stephan Senghor, fondateur du Groupe Senghor. Selon Sheena Talma, membre du comité scientifique de la course, cette façon de faire rapproche des communautés. «Extrême E est une façon innovante de porter le message sur les changements climatiques. Pendant longtemps, les scientifiques se sont réunis entre eux et leurs informations sur les changements climatiques ne sont pas parvenues aux communautés. Je pense qu’Extrême E nous donne une plateforme extraordinaire pour ça.»

9 équipes, 18 pilotes
Au total, la compétition met aux prises neuf équipes composées de 18 coureurs qui vont parcourir cinq pays de quatre continents en 5 étapes. Pour la première étape, les équipes en lice se sont affrontées dans le désert d’Arabie Saoudite les 3 et 4 avril 2021. Une façon de mettre en lumière les agressions contre cet écosystème. Selon les organisateurs, «environ 12 millions d’hectares de terres productives deviennent stériles chaque année à cause de la désertification et de la sécheresse». Pour une grande part, l’action de l’homme, à travers les émissions de gaz à effet de serre, est responsable de cette dégradation.

La team Rosberg en tête
Au terme de la course du Lac Rose, le classement général est resté inchangé puisque c’est la team Rosberg X Racing, composée de Johan Kristoffersson et Molly Taylor, qui conserve sa première place avec un total de 71 points. Ils sont suivis par X44 de Sébastien Loeb et Cristina Gutiérres avec 57 points suivis de BXE de Jenson Button et Mikaela Åhlin-Kottulinsky (44 points).
La prochaine étape de ce rallye est prévue au Groenland en août. Il s’agira cette fois de sensibiliser sur la fonte des glaces. Ensuite, les rallyeurs seront en Amazonie contre la déforestation en octobre et en Argentine sur la Terre de feu en décembre. Ce sera le point final de ce rallye hors norme.
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