Le mois de Ramadan offre l’occasion à l’Eglise catholique, à travers le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, à appeler à une promotion de la fraternité entre chrétiens et musulmans par le biais du dialogue entre les deux communautés religieuses.
Le mois de Ramadan est une occasion pour le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux de s’adresser à la Ummah. Dans un document intitulé : «Chrétiens et musulmans : promouvoir la fraternité humaine», cette structure logée à la Cité du Vatican souligne que le mois de Ramadan est également le mois «d’un affermissement des liens spirituels que nous partageons dans l’amitié entre musulmans et chrétiens». Ce qui pousse Mgr Miguel Angel Ayuso Guixot, à travers le Message pour le mois de Ramadan et ‘’Ida al fitr 1440 H./2019 A. D’’, à soutenir que «nous, musulmans et chrétiens, sommes appelés à nous ouvrir aux autres, à les connaître et à les reconnaître en tant que frères et sœurs.» Ainsi, aux yeux de l’homme d’église, «nous pouvons abattre des murs élevés par la peur et l’ignorance et chercher ensemble à construire des ponts d’amitié qui sont fondamentaux pour le bien de l’humanité tout entière».
«Nous pouvons ainsi cultiver, dans nos familles et institutions politiques, civiles et religieuses, un nouveau mode de vie où la violence est rejetée, la personne humaine respectée», fait remarquer Mgr Guixto. Qui ne manque pas d’indiquer : «Ceci doit donc nous encourager à continuer de faire progresser la culture du dialogue en tant que moyen de coopération et comme méthode d’approfondissement de notre connaissance mutuelle.» A ce propos, Mgr Miguel Angel Ayuso Guixot cite dans son texte le souverain pontife. Du Pape François, le religieux dira qu’il avait souligné, dans son discours aux participants à la Conférence internationale pour la paix prononcé le 28 avril 2017 au Centre de conférences de l’Université islamique d’Al-Azhar, lors de sa visite au Caire, trois principes fondamentaux pour la poursuite du dialogue et de la connaissance entre personnes et groupes de différentes religions : «Le devoir de l’identité, le courage de l’altérité et la sincérité des intentions.»
Aussi pour un respect de la diversité, «le dialogue doit (t-il) chercher à promouvoir le droit de toute personne à la vie, à l’intégrité physique et aux libertés fondamentales telles que la liberté de conscience, de pensée, d’expression et de religion». Ce qui a la particularité d’inclure «la liberté de vivre selon ses convictions tant dans la sphère privée que publique». Ce qui peut aussi amener «chrétiens et musulmans -en tant que frères et sœurs- (à pouvoir) œuvrer ensemble pour le bien commun».
En 1992, Jean-Paul II invitait à accorder «une attention
spéciale» aux pauvres
Dans le sillage du message du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux adressé à la Ummah, le Nonce apostolique au Sénégal informe que le Souverain pontife «a construit de nombreux ponts avec les populations musulmanes» à travers ses voyages et rencontres. Pour étayer cela, Mgr Michael W. Banach convoque la visite papale aux Emirats arabes unis, en février dernier, «la toute première d’un Pape dans la Péninsule arabique» qui s’était soldée par la signature par le Pape François et le Grand Imam d’Al-Azhar du document sur la «Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune». Une initiative qui demeure «une étape de la plus grande importance dans le dialogue entre chrétiens et musulmans, un signe puissant de paix et d’espérance, un appel pressant à répondre au mal par le bien, à renforcer le dialogue interreligieux et à promouvoir le respect réciproque».
Le Nonce apostolique au Sénégal rappelle l’invite faite aux chrétiens et aux musulmans par le Pape Jean-Paul II en février 1992 lors de sa visite apostolique au Sénégal, entre autres, d’«être des personnes du dialogue», et d’accorder «une attention spéciale à ceux qui vivent dans la pauvreté», d’«étudier ensemble la question de la répartition des biens selon la justice» et d’«être attentifs au rôle des gouvernements qui ont la responsabilité de développer leur pays pour le bien de tous».
mdiatta@lequotidien.sn