Le Rapport national de développement humain (Rndh) 2019 du Sénégal, validé hier, révèle que 75,8% des hommes ont accès au foncier et aux exploitations agricoles contre 24,8% de femmes. Sur 10 hommes disposés à travailler, 6 possèdent un emploi contre 3 pour les femmes, alors que le sous-emploi chez les femmes est de 40,3% contre 21,68% chez les hommes.
Ce Rndh porte sur trois sous-thèmes majeurs : La transformation numérique, la transformation structurelle et les inégalités de genre. Selon Mouhamadou Bamba Diop, même si le dernier Rapport mondial du développement humain (Rmdh) du Pnud fait état d’un léger bond de 4 pour 1 000 enregistré entre 2017 et 2018, ces résultats restent encore insuffisants et ne permettent pas au Sénégal de se hisser au rang des pays à niveau de développement élevé. «Les goulots d’étranglement sont liés entre autres aux faibles performances enregistrées dans l’éducation qui constitue encore un défi de taille et continue à ralentir l’évolution du développement humain», a regretté le directeur général de la Planification et des politiques économiques au ministère de l’Economie, du plan et de la coopération.
D’après Mouhamadou Bamba Diop, les résultats du Rndh révèlent qu’une amélioration de 1% de la productivité du travail augmenterait de 0,35% l’Idh du pays.
Il note par ailleurs que nonobstant les progrès réalisés dans le secteur des Technologies de l’information et de la communication (Tic), des défis relatifs à l’insuffisance du cadre réglementaire, la faible concurrence ainsi que l’insuffisance des ressources humaines qualifiées restent à relever. Aussi, «malgré les performances réalisées dans la réduction des disparités de genre et l’autonomisation des femmes, des efforts restent à faire au regard des défis importants liés entre autres à l’accessibilité des facteurs de production, aux violences basées sur le genre ainsi qu’aux mariages et grossesses précoces», a souligné le directeur de la Planification et des politiques économiques.
Le Rndh recommande de renforcer le processus de transformation structurelle amorcé depuis la mise en œuvre du Pse, renforcer la diffusion du numérique dans l’économie pour maintenir le même régime de croissance accélérée obtenu. Il s’agit également de participer à la réduction de toutes les inégalités de genres en renforçant l’autonomisation des femmes.
L’Idh progresse de 0,377 à 0,514
L’Indice de développement humain (Idh) pour le Sénégal a progressé de 0,377 à 0,514 entre 1990 et 2018, soit une hausse de 36,3%, selon le Rapport mondial sur le développement humain (Rmdh). Même si le pays a perdu deux places dans le classement mondial entre 2013 et 2018, sur la période 1990-2018, l’espérance de vie à la naissance a augmenté de 10,5 années, la durée moyenne de scolarisation de 2,4 années, la durée attendue de scolarisation de 5,0 années et le Rnb par habitant d’environ 24,2%, d’après le document. Selon le représentant du Programme national des Nations unies pour le développement (Pnud), ces résultats traduisent les réformes fortes et les investissements en progression dans les domaines de la santé et de l’éducation. Cependant, note Isiyaka Sabo, d’importants défis dans les domaines du développement humain persistent.