Le Forum civil a publié son 3ème rapport d’Observation à long terme du contexte pré-électoral et du climat électoral au Sénégal. Dans ce document qui couvre la période du 27 octobre au 6 novembre, il a été noté l’utilisation des moyens de l’Etat dans la campagne, l’achat de conscience et des actes de violence qui renseignent sur la nécessité de renforcer le dispositif sécuritaire.Par Dieynaba KANE –

Des actes de violence, l’utilisation des moyens de l’Etat, des pratiques d’achat de conscience : telles sont, entre autres, les pratiques notées par le Forum civil dans son 3ème rapport d’Observation à long terme du contexte pré-électoral et du climat électoral au Sénégal pour la période du 27 octobre 2024 au 6 novembre 2024. Dans son document, le Forum civil, qui relève «des actes de violence, de saccage d’affiches ou de matériels durant la première semaine de campagne», estime que c’est «une situation qu’il faut lier à la nécessité de renforcer le dispositif sécuritaire actuellement déployé sur le terrain». «Tout compte fait, il peut être noté que durant cette première période de campagne couvrant les 10 premiers jours, le climat électoral, qui était très faiblement animé durant la pré-campagne au niveau départemental, a frémi à la hausse durant la période de campagne. Ce frémissement s’est confirmé sur le terrain durant la période de campagne par les actes de violence et l’enrichissement des types de violences qui se caractérisaient durant la période de pré-campagne par des formes latentes. Des violences ouvertes se sont produites dès les premiers jours de campagne. Il est impérieux de renforcer le dispositif sécuritaire pour prévenir les potentiels actes de violence pour le reste de la campagne», a préconisé le Forum civil.

Durant la période répertoriée par le Forum civil dans son rapport, il a été noté l’attaque du convoi de la tête de liste de Pastef à Dakar, Abads Fall, ainsi que la mise à feu du siège de Taxawu Senegaal à Sacré coeur. De même que les attaques qu’a subies le cortège d’Ousmane Sonko à Koungheul et à Agnam. Le même sort a été réservé au cortège de la tête de liste de Jamm ak Njarin, Amadou Ba, à Mboro, entre autres incidents.

Dans le rapport, il est aussi indiqué que «le débat n’est pas posé de manière suffisante au niveau départemental par les compétiteurs politiques».

Les auteurs de cette enquête font également remarquer que «l’utilisation des moyens de l’Etat (dans certaines localités du pays), qui était pointée du doigt lors de la période de pré-campagne, a frémi un peu à la baisse, mais reste une pratique toujours relevée par l’Olt sur le terrain». Ce qui, selon eux, «crée une rupture d’égalité entre les compétiteurs politiques». Dans la même veine, il a été noté des pratiques d’achat de conscience.

Par ailleurs, les auteurs du document soulignent qu’il a été remarqué «dans tous les départements observés, le fonctionnement effectif des commissions de distribution des cartes d’électeur».

Cependant, alertent-ils, «l’affluence est très faible». Pour inverser cette tendance, le Forum civil soutient que «des approches conjointes d’information et de communication de la part de l’Oge, des partis politiques et de la Société civile sont nécessaires pour garantir un retrait massif des cartes d’électeur». D’après cette organisation, le retrait des cartes d’électeur est «gage d’une bonne participation, critère universel à l’aune duquel se mesure la crédibilité d’une élection et la légitimité des futurs élus». Dans ce sens, il est conseillé de faire des efforts de communication et d’information pour un retrait massif des cartes d’électeur au niveau des commissions de distribution qui fonctionnent dans leur totalité au niveau national.
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