Dans son «Rapport sur l’état de l’énergie en Afrique 2022», la Chambre africaine de l’énergie n’a pas occulté les impacts socio-économiques de la crise sanitaire du Covid-19 sur l’exploitation du pétrole et du gaz, à travers le continent. Le document relève un certain nombre de projets gaziers au Sénégal, au Mozambique, en Ouganda, qui ont connu un retard, à cause de la pandémie.Par Dialigué FAYE
– Le déclin économique, entraîné par la pandémie du Covid-19, a eu des effets dramatiques sur les investissements dans le secteur énergique en Afrique, relève le «Rapport sur l’état de l’énergie en Afrique 2022». La Chambre africaine de l’énergie note dans le document que : «Le ralentissement économique a affecté négativement les progrès réalisés en matière d’électrification en Afrique, car les services publics, œuvrant pour améliorer l’électrification, ont également été confrontés à de graves difficultés financières dues au gel des investissements. Plusieurs projets ont stagné, les entreprises ayant réévalué la viabilité de leurs plans de développement de projets, en raison des effets économiques de la pandémie et des restrictions de voyage qui en ont résulté. Les dates de démarrage prévues de plusieurs projets ont dû être modifiées, en raison des incertitudes liées à la pandémie, comme on l’a vu dans le cas du projet de Gnl du Mozambique, en Afrique de l’Est. Le projet Tilenga de Total sur le lac Albert, en Ouganda, a également connu un certain retard.» Aussi, mentionne le rapport, «la mise en service de la Centrale éolienne Petn (projet éolien de Taïba Ndiaye) au Sénégal, en Afrique de l’Ouest, prévue en 2020, a dû être retardée, en raison de la pandémie». La mise en opération de la capacité finale a dû attendre que les effets de la pandémie et les restrictions de voyage qui en résultent se relâchent.
En outre, indiquent NJ Ayuk, président de la Chambre africaine de l’énergie, et ses collaborateurs, «le mégaprojet gazier Greater tortue ahmeyim, situé à la frontière maritime de la Mauritanie et du Sénégal, en Afrique de l’Ouest, qui devait être achevé et mis en service en 2022, ne sera pas mis en service avant 2023. Car l’épidémie de coronavirus a empêché l’entreprise d’utiliser la fenêtre météo de 2020, pour construire un brise-lames pour le programme.
Les Dif (Décisions finales d’investissement), sur le projet gazier Yakaar, et les champs satellites Gta Phase 2 seront vraisemblablement repoussés à 2023.
Le décalage des dates de démarrage des projets énergétiques est une mauvaise nouvelle pour certains de ces pays, qui s’attendaient à devenir des producteurs importants, à terme. Il existe un risque supplémentaire d’annulation pure et simple pour certains projets, dont les coûts d’exploitation seraient incompatibles avec des prix du pétrole inférieurs à 40 dollars le baril, ce qui entraînerait des révisions de portefeuille, par de nombreuses entreprises».
Ainsi, note le rapport, «l’Afrique aurait besoin de plus que doubler les investissements annuels dans le secteur de l’électricité jusqu’en 2040, pour atteindre les Objectifs de développement durable sur l’accès à l’électricité et l’énergie propre (Odd 7 & 13)».
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