Rapport de la Cour des comptes : Pastef et Ld Debout veulent des suites judiciaires

Ayib Daffé, député et Secrétaire général du parti Pastef, exige que la Justice fasse son travail pour élucider les écarts constatés par la Cour des comptes dans le rapport qu’elle vient de publier concernant la gestion des finances publiques sous l’ancien régime. Ce responsable du parti au pouvoir demande aux Sénégalais d’en faire leur combat pour que leur argent leur «soit restitué».
Le Secrétaire général du parti Pastef, Ayib Daffé, invite les Sénégalais à se mobiliser pour exiger que la Justice fasse son travail après la publication du rapport de la Cour des comptes dans lequel des anomalies ont été notées dans la gestion des finances publiques. «Ce n’est pas une affaire entre Pastef et l’Apr, ça dépasse ce cap. C’est une affaire qui concerne tous les Sénégalais. Nous demandons à tous les Sénégalais de se mobiliser pour élucider cette affaire et que cet argent leur soit restitué», souligne le député du parti Pastef, Ayib Daffé, au cours d’une conférence de presse. Une demande faite au préalable par Daouda Ngom, ministre de l’Environnement et responsable des cadres de Pastef, qui était aux côtés de Ayib Daffé pour co-animer ce point de presse.
«Notre parti Pastef/Les Patriotes appelle le gouvernement à tout mettre en œuvre pour une reddition des comptes et la traduction des brigands financiers devant les juridictions compétentes dans le respect des lois et règlements de notre pays», plaide M. Ngom, après avoir fait la synthèse dudit rapport. Lequel rapport met en exergue «des faits graves, pour ne pas dire criminels», plaide Daouda Ngom.
Le gouvernement a tenu un langage de vérité aux partenaires, sinon le Sénégal se serait retrouvé «en ajustement structurel» si c’était avec un autre gouvernement, croit savoir Ayib Daffé. Ce dernier loue les efforts faits par l’actuel gouvernement.
«L’Etat n’est pas en faillite, l’Etat reste debout», se glorifie le président du Groupe Pastef à l’Assemblée nationale.
D’ailleurs, Ayib Daffé annonce la signature d’un partenariat avec l’Union européenne (Ue), avec des fonds attendus en juin prochain.
Revenant sur le rapport de la Cour des comptes, le député parle de «génocide financier» en évoquant les «5 mille milliards dont les destinataires ne sont pas connus, et une dette de 2 mille milliards contractée sans que l’Assemblée nationale n’en soit informée».
Cela vaudra, selon lui, aux Sénégalais de payer une dette durant 25 ans.
Ayib Daffé en a profité pour répondre à ceux qui doutent de l’authenticité du rapport de la Cour des comptes en disant qu’il n’est pas signé. Le Secrétaire général du parti Pastef apporte, à ce sujet, des précisions : «J’ai entendu un de mes collègues dire que le rapport n’a pas été signé, je trouve que c’est une déclaration vide de sens. Le rapport est destiné au président de la République, c’est l’original qui est signé, mais pas les copies qui sont sur internet. Il est allé télécharger la version électronique pour dire qu’elle n’est pas signée.»
La bataille de l’opinion continue de plus belle entre le régime actuel et celui sortant depuis la publication du rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques. Après le rejet dont a fait l’objet ce dit rapport par les responsables de l’Apr en y voyant «une machination politique» à l’encontre du régime de Macky Sall, c’est au tour du parti Pastef de monter au créneau pour contredire leurs arguments.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn