Rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques : L’Apr compte saisir les instances nationales et internationales

Dans un communiqué publié hier, l’Apr, qui conteste le Rapport de la Cour des comptes, a décidé de saisir «toutes les instances nationales et internationales permettant le dépôt d’une plainte contre la Cour des comptes du Sénégal pour faux, usage de faux et discrédit sur l’honorabilité de citoyens ayant exercé des charges publiques».Par Dieynaba KANE –
L’Alliance pour la République n’a pas encore fini d’épiloguer sur le rapport accablant de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2023. Dans un communiqué, le Secrétariat exécutif du parti du Président Macky Sall conteste «le rapport de la Cour des comptes», et le rejette purement et simplement. Les camarades de Macky Sall, qui préparent leur riposte, font savoir que «l’Alliance pour la République se réserve le droit de saisir toutes les instances nationales, régionales et internationales (le Conseil constitutionnel, la Cour suprême, la Cour des comptes de l’Uemoa) permettant le dépôt d’une plainte contre la Cour des comptes du Sénégal pour faux, usage de faux et discrédit sur l’honorabilité de citoyens ayant exercé des charges publiques». Dans la même veine, ils appellent «à la mobilisation de tous les démocrates et républicains pour dire non à l’imposture qui tient lieu de politique au mépris des préoccupations légitimes de nos compatriotes et la cristallisation de la crise économique et sociale que traverse le Sénégal du fait de l’incurie de nos gouvernants». «Faire face et barrer la route aux porteurs du projet de destruction du Sénégal reste, pour nous, une tâche urgente et prioritaire», a déclaré l’ancien parti au pouvoir.
L’Apr va même plus loin dans son communiqué en disant ne pas reconnaître le rapport publié le 13 février dernier «comme étant celui de la Cour des comptes». Et les membres de cette formation politique de s’interroger : «Les rapports sur la période 2019 à 2023 ont déjà été présentés, certifiés et validés en coordination avec l’Assemblée nationale du Sénégal. Ces rapports figuraient sur le site de la Cour des comptes jusqu’au jeudi 13 février à midi. Alors, comment est-il possible d’accepter un nouveau rapport de la même institution pour la même période ?»
Le Secrétariat exécutif national de l’Apr considère le rapport en question comme étant celui «du gouvernement drapé du nom de la Cour des comptes». Et d’ajouter : «C’est le rapport de l’Inspection générale des Finances de septembre 2024, présenté par Ousmane Sonko, réchauffé et réajusté.» Pour conforter leurs propos, les membres de l’Apr relèvent certaines incohérences. «Pourquoi la Cour des comptes n’a-t-elle pas présenté elle-même son rapport à l’opinion nationale et internationale ? Notre conviction était établie que la Cour des comptes ne pouvait se dédire en disant autre chose que ce qu’elle avait déjà dit. Il faut, dès lors, bien comprendre les objectifs politiques et partisans de la mise en scène de la présentation de ce rapport du gouvernement», ont-ils souligné.
Poursuivant leurs propos, ils voient dans cette démarche «l’accélération du projet funeste du pouvoir de disposer d’une base légale pour procéder à la liquidation» de leurs «camarades anciennement ordonnateurs de dépenses et/ou gestionnaires de fonds (ministres et Dg)». Pour eux, «c’est tout le sens qu’il faut accorder à la sortie lunaire du «gouvernement» (sans son Pm) qui avait besoin de rassurer les partenaires du Sénégal et de présenter, via le ministre de la Justice, le but essentiel de la publication du «Rapport»» et de la «Conférence gouvernementale d’exposer les grandes lignes du programme de destruction de l’Apr» et «d’écorner l’image du Président Macky Sall au plan international».
dkane@lequotidien.sn
1 Comments
Merci beaucoup Serigne Modou Kara pour le courage que vous avez à toujours donner votre plus précieux avis sur la situation du pays. Face à une jeunesse insolente qui n’aide pas du tout le gouvernement et qui croit le contraire, vous votre seule préoccupation reste le bien commun et la stabilité.
Nous devons apprécier un travail bien fait peut importe notre appartenance ou l’empereur des erreurs commises.
Merci Baye Kara