«Les élections législatives du 31 juillet 2022 se sont déroulées dans un climat paisible et sans recours contentieux, malgré une contestation des résultats par certains candidats défaits. Toutefois, le contexte politique post-élections est toujours marqué par de forts désaccords et des tensions latentes entre l’opposition et la majorité présidentielle, résultat d’une crise de confiance au sein de la classe politique». Le constat est du Collectif des organisations de la Société civile pour les élections (Cosce).

Par Cheikh CAMARA –

C’est en perspective de l’élection présidentielle du 24 février 2024 qu’il est prévu l’organisation d’un atelier d’évaluation de l’observation citoyenne du Cosce dans les régions de Thiès, Diourbel, Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor. Avec comme objectifs : partager les conclusions du rapport de la mission d’observation du Cosce avec les parties prenantes du processus électoral au niveau décentralisé, faire une auto-évaluation de la Moe et dégager les pistes de réformes électorales, gages de processus électoraux apaisés. La rencontre de Thiès, ce vendredi 23 septembre 2022, ayant regroupé, entre autres, des acteurs politiques, des organisations de la Société civile, des autorités déconcentrées et décentralisées, des organisations communautaires de base et des points focaux du programme, a été une occasion pour Madame Anta Faye Niang, chargée de programme pour le Collectif des organisations de la Société civile pour les élections (Cosce), de considérer qu’«en effet, si les péripéties négatives résultant de l’expérimentation du système de parrainage intégral lors de l’élection présidentielle du 24 Février 2019 avaient convaincu l’Etat de la nécessité d’ouvrir le dialogue politique, force est de constater que celui-ci n’a pas permis de réviser la loi sur le parrainage malgré les recommandations faites par la Cedeao en ce sens». Elle remarque que «l’opposition continue alors de considérer celui-ci comme étant une volonté de la majorité présidentielle de biaiser le jeu politique, remettant ainsi en cause les droits fondamentaux des partis et coalitions de partis politiques».

C’est en réponse à ce contexte politique particulièrement tendu que le Cosce, se disant conscient de son rôle de veille et d’alerte à toutes les étapes du processus électoral, a déployé une mission d’observation élargie à d’autres organisations de la Société civile, la veille et le jour du scrutin, en vue de contribuer à l’apaisement de l’espace politique et à la crédibilisation du scrutin. Selon Anta Faye Niang, «l’objectif principal de ces ateliers départementaux d’évaluation de l’observation citoyenne du Cosce est de partager les conclusions du rapport de la mission d’observation du Cosce avec les parties prenantes du processus électoral au niveau décentralisé et de dégager les pistes de réformes électorales en vue de l’amélioration des scrutins à venir». De manière spécifique, il s’est agi, au cours de cette rencontre, de «présenter aux acteurs locaux, le dispositif d’observation du Cosce», «recueillir les recommandations des acteurs présents pour l’amélioration des scrutins à venir», «favoriser une meilleure appropriation du programme par les parties prenantes du processus électoral au niveau décentralisé», aussi d’«évaluer le rapport de la mission d’observation du Cosce pour tirer des enseignements majeurs», «élaborer la stratégie du Cosce pour l’ouverture du dialogue politique et l’initiation de réformes électorales».
L’occasion a permis surtout d’identifier les forces et les faiblesses, les menaces et les opportunités de l’intervention de la Société civile dans l’observation des élections législatives du 31 juillet 2022. Les participants ont revisité et mis à jour les points du dialogue politique issus de la retraite stratégique pour améliorer les scrutins à venir, identifié les facteurs de réussite de la mission d’observation du Cosce au niveau local.

Madame Anta Faye Niang rappelle que c’est sur la base du poids électoral (fichier des élections législatives de 2022) que les régions de Thiès, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor ont été choisies pour abriter ces ateliers. Des rencontres à l’issue desquelles «un mémorandum sera produit en vue d’élaborer la stratégie d’intervention du Cosce pour l’ouverture du dialogue politique et l’initiation de réformes électorales, gages de processus électoraux apaisés», informe la chargée de programme pour le Collectif des organisations de la Société civile pour les élections (Cosce).
Correspondant