Dans le but d’accélérer la transition démographique, le Bureau régional du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) en Afrique de l’Ouest et du Centre est en train de mettre en œuvre une série de mesures. Dans son rapport d’étape 2018, l’organe est revenu sur la mise en œuvre de la formation qualifiante des sages-femmes, et la stratégie d’éradication de la fistule obstétricale adoptée par l’Assemblée générale des ministres de la Santé.
Le Bureau régional du Fond des Nations unies pour la population (Unfpa) en Afrique de l’Ouest et du Centre est revenu, dans son rapport d’étape 2018, sur les activités menées pour accélérer la transition démographique. Entre autres activités menées, on note la «mise en place d’une nouvelle formation qualifiante pour les sages-femmes afin d’atteindre les «3 zéros»». C’est dans ce cadre, précise le rapport, que «le plan stratégique 2018-2021 de l’Unfpa, en cohérence avec le plan de l’Ua 2016-2030 pour la santé sexuelle, reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente (Ssrmnia) s’est fixé trois résultats transformateurs concrets. Il s’agit de « zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait en planification familiale, zéro violence basée sur le genre»». Les auteurs du document rappellent que l’atteinte de ces objectifs suppose «de fournir des soins de santé de qualité qui font pourtant encore souvent défaut, pendant et après l’accouchement, ainsi que les ressources nécessaires (…)». C’est d’ailleurs, soulignent-t-ils, dans ce sens que le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du centre (Braoc) «a lancé l’un de ses plus ambitieux programmes transformateurs avec les nouveaux ‘’centres d’excellence’’ pour former des professionnels de la santé». De même, le rapport précise que «ce programme destiné aux sages-femmes et aux infirmières a été initié à Abidjan, dans le cadre du projet d’Autonomisation des femmes et de capture du dividende démographique au Sahel (Swedd)». C’est ainsi que «trois instituts existants situés à Abidjan, Bamako et Niamey ont été identifiés et renforcés pour offrir un cursus de type Licence-master-doctorat afin d’enrichir et d’approfondir la formation médicale pour permettre aux sages-femmes et aux infirmières d’accéder à un niveau plus élevé de spécialisation de type Master, à l’issue de quatre semestres d’études universitaires». «Ces formations de niveau Master ont ouvert au début de l’année universitaire, en novembre, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Niger», a-t-on ajouté dans le document.
Stratégie d’éradication de la fistule
Le combat de l’Unfpa, c’est également l’éradication de la fistule obstétricale. Dans son rapport, cet organe des Nations unies souligne que «la région a pour la première fois élaboré une stratégie d’éradication de la fistule, qui a amené l’Assemblée générale des ministres de la Santé de la Cedeao qui s’est tenue à Banjul, en Gambie, du 4 au 8 juin 2018, a adopté une résolution pour l’élimination de la fistule». Si on en croit cet organe des Nation unies, la fistule obstétricale reste une «préoccupation majeure dans les pays en développement» où il est estimé à «deux millions le nombre de femmes et de filles qui en seraient victimes». Soutenant que «l’éradication de la fistule obstétricale est une priorité», les auteurs du document rappellent que «dans la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre, les difficultés sont encore nombreuses et sont notamment liées à l’absence de données complètes». A ce propos, il est constaté que «même si le nombre exact de femmes touchées par la fistule obstétricale dans la région n’est pas connu, on l’estime à au moins 1 000 000 de victimes, dont 46 % au Nigeria». Le document renseigne que «le taux d’incidence se situe aux environs de 30 000 nouveaux cas par an». Unfpa attire aussi l’attention sur le lien étroit existant entre «la fistule, le mariage des enfants, les grossesses précoces et les mutilations génitales féminines». S’agissant du mariage des enfants, le rapport souligne que c’est «un problème croissant en Afrique, en particulier en Afrique de l’Ouest où plus de 40 % des filles sont mariés de force avant l’âge de 15 ans». C’est aussi le cas pour «les mutilations génitales féminines qui touchent 44 % des filles âgées de 15 à 19 ans en Afrique de l’Ouest ». Considérant le mariage précoce comme un grave problème, Unfpa soutient que «sa forte incidence dans la région contribue à des taux de fécondité élevés, en plus des conséquences désastreuses sur la santé des filles et sur leur développement, avec un risque de décès et de fistule obstétricale dû aux complications liées à la grossesse».
dkane@lequotidien.sn