272 mille ha ont été cédés à des tiers en 2016 sur 503 mille ha sollicités par baux et concessions. C’est ce qui ressort du rapport Land matrix de 2016. C’est dans la région de Louga où la transaction la plus importante a été notée avec 55 mille ha attribués à une société italienne évoluant dans le biocarburant.
En 2016, 503 mille ha ont fait l’objet de tractations mais seulement 272 mille ha ont été attribués au Sénégal. C’est ce que révèle le rapport Land matrix sur l’acquisition foncière à grande échelle. Il s’agit, selon ce document présenté hier, de 11 investisseurs issus de 12 pays d’Europe, d’Asie et de la sous-région à se partager 272 mille ha dans, principalement, l’agriculture et le biocarburant. Soit 19 transactions conclues. Les accaparements de terre sont essentiellement notés dans les zones des cours d’eau, notamment dans la région de Louga où 55 mille ha ont été attribués à la société italienne Nuovo Iniziavtive industriali srl.
A la question de savoir quel impact ses accaparements des terres ont sur la vie des populations ? Land matrix s’est heurté au manque de données allant dans ce sens. Toujours est-il que «nous savons ce que l’accaparement des terres peut avoir comme impact sur l’environnement, la sécurité alimentaire, l’énergie, sur tout simplement la vie des populations. Des études ont ressorti l’ampleur du phénomène. Il y a un risque quand il y a un manque de régulation», explique Amadou Kanouté, le directeur exécutif de Cicodev, un des partenaires de Land matrix dans la collecte de données et la rédaction dudit rapport.
Et face à cette situation, le directeur exécutif de Cicodev estime que si la société civile joue son rôle, l’Etat sera obligé de revenir sur ses décisions. A son avis, «ce n’est pas perdu d’avance dans la mesure où la société civile est moins liée à des partenaires techniques et financiers qui les appuient. On peut noter que beaucoup de cas d’accaparement de terre qu’il y a eu, on a dû revenir sur la décision, parce que la société civile a mené le combat. Par exemple l’ambassade de Turquie sur la corniche. C’est pareil à Djiokoul, à Kébémer où un ancien président de la République avait pris 400 ha de 99 paysans. Maintenant on a pu reprendre 350 ha». M. Kanouté prône ainsi, la création d’un observatoire composé par toutes les parties prenantes.
Il faut noter, d’après toujours Land matrix 2016, que l’Afrique a fait l’objet de 422 transactions dans les 1204 recensées en 2016 pour une superficie de 10 millions d’ha. Soit 37% des terres accaparées dans le monde entier. Le continent a également, le plus grand nombre de transactions en perspectives. 147 transactions pour une superficie de 13,2 millions d’ha.
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