L’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), en partenariat avec le Réseau sénégalais des «think tanks» et le Rapport alternatif sur l’Afrique (Rasa), a organisé mardi un webinaire de partage et de réflexion sur la prise en compte des diverses recommandations du rapport quadriennal mondial sur le développement durable 2023 au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, a constaté l’Aps. Le Secrétariat général des Nations unies a choisi un groupe de 15 experts scientifiques pour éclairer l’humanité sur la prise en charge de 17 Objectifs de développement durable (Odd).
«C’est un honneur pour la communauté nationale, régionale et internationale, la Société civile. Ce sont des personnalités scientifiques fortes, pluridisciplinaires, une équipe qui a opté pour une approche participative et itérative impliquant les Etats et les acteurs en essayant de comprendre la matérialisation des Odd», a expliqué l’ancien ministre et ambassadeur Papa Abdoulaye Seck. Selon lui, ce n’est pas un rapport que l’on doit négocier, mais qu’on enrichit si ce qu’on dit est en harmonie avec les convictions profondes des scientifiques. C’est cela qui fait la force de ce rapport, son indépendance.
Il confie que ses rédacteurs pensent qu’il ne faut pas considérer les Odd comme des entités séparées. Ils estiment que le cas échéant, on assisterait à un transfert de charges. Le rapport met en relief des Odd pouvant être considérés comme transversaux, car étant de nature à impacter tous les autres et de manière significative. «Cette typologie au niveau des Odd permet d’avoir une meilleure prise en charge. Ainsi, il appartiendra à chaque pays, particulièrement en Afrique, de faire un établissement des priorités en considérant des Odd transversaux, les connexions entre Odd, pour revoir sa stratégie, en vue d’agir avec beaucoup de célérité», a suggéré Papa Abdoulaye Seck.
Les auteurs ont aussi abordé le rôle et la place de l’innovation technologique dans les transformations, dans le but de densifier l’offre en la matière au Sénégal en fortifiant le Conseil agricole et rural, entre autres. L’énergie a été également au cœur des débats. A ce sujet, Papa Abdoulaye Seck pense que «le gaz doit être un facteur de progrès, de résilience, grâce à la contribution qu’il peut apporter dans le cadre d’une transformation structurelle de notre économie».
Ibrahima Athie, chercheur à l’Ipar et un des rédacteurs de ce rapport mondial sur le développement durable, indique que l’équipe s’est fondée sur les résultats scientifiques durant la période entre 2019 (dernier rapport) et 2023. «A partir déjà de 2019, nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas sur la bonne trajectoire pour 2030 face aux chocs et conflits régionaux et internationaux, à la crise économique, entre autres. Tout cela a fait que pour certains Odd, nous avons connu un recul», a relevé l’expert. «Nous nous sommes dit que si nous ne transformons pas ces Odd, nous ne pourrons les atteindre en 2030, même en 2050», a-t-il ajouté.
Selon lui, «le rapport rédigé met en exergue toutes les transformations de ces Odd en partant des innovations et en faisant en sorte qu’elles soient mises à l’échelle. (…)». «Dans ce cadre, tout un travail a été fait en recommandant de partir toujours des six points d’entrée identifiés par le rapport 2019, notamment sur le bien-être et le capital humain, les systèmes alimentaires durables, l’économie juste, la décarbonation, l’accès universel à l’énergie, etc.», selon lui.