Au moment où le Sénégal passait sa revue périodique à Genève, Human rights watch publiait son rapport sur les droits de l’Homme, en mettant en avant les manifestations liées à la gestion des problèmes créés par Ousmane Sonko et ses déboires judiciaires.Par Justin GOMIS – 

Le Sénégal n’est pas un bon élève en matière de droits humains. Selon le rapport de Human Rights Watch, les droits  de l’opposition, des médias et de la Société civile sont bafoués au pays de la Teranga. Sur les 34 personnes interrogées dans la période allant  de novembre 2023  à janvier 2024,  à savoir 9 membres des partis d’opposition, 13 membres de groupes de la Société civile sénégalaise, 6 journalistes, 2 professeurs d’université, 3 avocats sénégalais et 3 proches d’activistes. Les reportages de médias nationaux et internationaux, des photographies montrant les blessures d’un manifestant à la suite d’actes de torture en juin 2023 et son dossier médical, ainsi qu’une vidéo montrant des gendarmes qui torturent un manifestant, également en juin, figurent en bonne place dans le rapport de Human Rigths Watch.
D’après  Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch, «les Forces de sécurité ont ciblé des dirigeants, des membres et des partisans du parti de Ousmane Sonko (arrêté le 20 juillet), pour incitation à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’Etat, provocation de troubles politiques graves et association de malfaiteurs, entre autres. Bassirou Diomaye Faye, Secrétaire général du parti Pastef dissous, en détention depuis le 14 avril, pour des accusations similaires à la suite d’un message critiquant les magistrats qu’il avait publié sur son compte Facebook». De même, Human Rights Watch a pris en compte aussi la dissolution du parti Pastef par le ministère de l’Intérieur, au motif que ce parti aurait mobilisé ses partisans lors de manifestations violentes en juin 2023 et en mars 2021. Toutes ces actions soulignées par les défenseurs des droits de l’Homme ne corroborent point les promesses du chef de l’Etat qui avait promis d’organiser une élection libre et équitable, a rappelé madame Allegrozzi.
De l’avis de Human Rigts Watch, «les autorités devraient enquêter sur toutes les violences commises par les Forces de sécurité, libérer les personnes détenues arbitrairement (près de 1000 membres et militants de l’opposition ont été arrêtés dans tout le pays depuis mars 2021), y compris pour des raisons politiques, et garantir les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, essentiels à des élections véritablement libres et équitables». Malheureusement, rien n’est encore fait, alors que le Sénégal s’apprête à organiser  la Présidentielle le 25  février. «Les autorités devraient s’assurer que tous les Sénégalais sont en mesure d’exprimer librement leurs opinions et d’exercer leur droit de vote de manière équitable et pacifique», ont indiqué les défenseurs des droits de l’Homme.
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