Rapts d’enfants, crise dans l’école et la santé, mort d’émigrés sénégalais… Ce sont entre autres «Questions d’actualité» auxquelles le Premier ministre et son gouvernement ont apporté des réponses. Mais bien sûr devant une Assemblée unicolore, puisque l’opposition parlementaire et des non-inscrits ont préféré boycotter la séance.
Après la psychose qui s’est emparée des familles suite aux rapts et meurtres d’enfants, le gouvernement a rassuré hier les Sénégalais. L’Assemblée nationale a observé une minute de silence à la mémoire de l’ancien député, maire de Dakar, Mamadou Diop, dit «Diop le maire», décédé lundi dernier à l’âge de 82 ans. Et suivent les séries de questions-réponses entre députés et membres du gouvernement. La sécurité, une des actualités fortes, a eu toute sa place. Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique a annoncé les dispositions prises par le chef de l’Etat pour protéger les personnes et leurs biens. Selon Aly Ngouille Ndiaye, le gouvernement va procéder au renforcement du maillage sur l’étendue du territoire national en termes de sécurité. «Déjà la gendarmerie a un programme de construction d’une trentaine de brigades à l’échelle nationale. 10 commissariats seront également construits au niveau national dont 5 à Dakar et les 6 sont déjà identifiés. Les procédures administratives, tout est déjà réglé. En plus de cela, le président de la République nous a autorisés cette année le recrutement de 1 500 gendarmes et 1 400 policiers auxquels nous ajouterons 1 000 policiers auxiliaires. Ce qui fait, pour l’année prochaine, près de 3 000 nouveaux agents de police et de gendarmerie», dit-il. Parlant des efforts consentis par l’actuel régime dans le secteur de la sécurité, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a déclaré que «de 2012 à 2017, le budget accordé aux forces de défense et de sécurité a doublé».
Plus de 1 000 personnes interpellées dans les affaires de rapts d’enfants
Aly Ngouille Ndiaye a dressé le bilan de son département par rapport aux rapts d’enfants. «Quand ces évènements sont survenus, nous avions déjà au niveau de la police et de la gendarmerie pris les dispositions immédiates pour renforcer davantage les contrôles. En l’espace de quelques jours, nous avons pu interpeller dans le cadre des opérations de surveillance police-gendarmerie combinée plus de 1 000 personnes dans les différents grands centres urbains», informe-t-il. Dans le même temps, il a prévenu les délinquants en signalant que les opérations de nuit vont se poursuivre. Il n’exclut pas également les contrôles en plein jour. Sur la situation des compatriotes tués ces derniers temps en Espagne, aux Etats-Unis et en Italie, le ministre des Forces armées, Augustin Tine, en l’absence de son collègue des Affaires étrangères, Me Sidiki Kaba, a fait savoir que les parents des victimes ont été assistés «dans ces moments difficiles». Et selon lui, instruction a été donnée par le président de la République aux ambassadeurs et consuls pour être au côté des émigrés.
Serigne Mbaye Thiam écarte tout risque d’une année blanche
Le ministre de l’Education nationale, lui, est revenu sur l’impact des grèves des syndicats d’enseignants sur le fonctionnement de l’école sénégalaise. «Au niveau élémentaire, le taux moyen de suivi de la grève est de 36,34%, au moyen secondaire, c’est 53,97%. On a le découpage en nombre de jours. Les grèves sont plus suivies dans les zones urbaines que rurales. Elles sont plus suivies dans l’enseignement moyen qu’élémentaire. Pour les compositions, 76% des collèges ont fait leur composition, 10,44% partiellement, 12% n’ont pas composé. Dans les lycées, 64% ont composé, 16,47% ont composé partiellement, 19,55% n’ont pas encore composé. Mais la tenue de conseils de classe est assez faible», a expliqué Serigne Mbaye Thiam. Malgré cette situation qui hante le sommeil des parents d’élèves, le ministre a écarté tout risque d’une année blanche.
Pour ce qui est du secteur de la santé, secoué par la grève du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), le Pm s’est attardé sur le «bilan» de Macky Sall dans le domaine. Et pour le cas de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur, Boun Abdallah Dionne a aussi évoqué l’augmentation du budget depuis leur arrivée au pouvoir.
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