Le 8 novembre a été marqué par la dispersion musclée du rassemblement initié par le collectif Niakhtou national au terrain Sacré-Cœur 3 à Dakar. Le Préfet de Dakar avait officiellement interdit ce rassemblement, arguant principalement des risques de trouble à l’ordre public et perturbations de la circulation sur la Voie de dégagement nord (Vdn), un axe majeur de la circulation dakaroise. Le collectif Niakhtou national, porté par plusieurs figures de l’opposition et de la Société civile (dont Anta Babacar Ngom et Talla Sylla, entre autres), a rejeté l’interdiction et la demande de délocalisation. Dans un communiqué, les organisateurs avaient martelé que le «Peuple souverain ne reculera pas» et que le rassemblement, annoncé comme pacifique et conforme à la Constitution, aurait lieu comme prévu.

Dès le début de la journée du samedi, un important dispositif des Forces de défense et de sécurité (Fds) a été déployé autour et sur le terrain Sacré-Cœur 3 pour faire respecter l’interdiction. Malgré le blocage, des militants ont tenté de se regrouper. La situation a rapidement dégénéré en confrontation avec les Forces de l’ordre. Les Fds ont procédé à des dispersions à l’aide de gaz lacrymogène pour empêcher toute concentration significative de manifestants. Des sources médiatiques et des vidéos diffusées en ligne ont fait état d’un usage intensif de gaz dans le quartier. Plusieurs participants et figures de l’opposition ont été interpellés, notamment Talla Sylla et Massaly, entre autres. Le collectif Niakhtou national visait, par ce rassemblement, à exprimer son mécontentement face à la situation sociale, au coût de la vie, et à dénoncer ce qu’il perçoit comme des entraves à la démocratie et au droit de manifester.
Malgré la répression, des leaders du mouvement ont réaffirmé leur détermination à continuer de porter «la voix du Peuple» et à lutter pour la justice et la dignité, qualifiant l’interdiction et la dispersion d’atteinte aux droits constitutionnels. L’événement a relancé le débat politique sur le respect du droit de manifester et la cohérence des décisions administratives au Sénégal, notamment la délocalisation tardive d’une manifestation autorisée.