Quelques heures après la réception des 151 mille 200 doses Johnson & Johnson, le gouvernement a effectué le dispatching des vaccins au niveau des centres de santé et commencé leur acheminement vers l’intérieur du pays. C’est une façon de remettre la machine à vaccination en marche après des jours de tensions pour faire face à une troisième vague qui frappe surtout les jeunes.Par Justin GOMIS

– Pris à la gorge par l’explosion des cas, le ministre de la Santé et l’action sociale accélère le rythme vaccinal. Sans traîner les pieds, Abdoulaye Diouf Sar a officiellement lancé hier, au Centre de santé Philipe Maguilène Senghor de Yoff, les opérations d’administration du vaccin Johnson & Johnson. Juste 48 h après la réception de ce don des Etats-Unis pour appuyer la campagne de vaccination du Sénégal avec 151 mille 200 doses. Et le déploiement sur toute l’étendue du territoire a déjà démarré. C’est une façon de lancer une course contre la contamination en attendant l’arrivée de nouveaux vaccins promis par le Président Sall. «Ce don est arrivé dans un contexte où les Sénégalais demandaient les vaccins. Je me réjouis de cette prise de conscience nationale, car les Sénégalais ont compris que c’est la solution pour stopper la contamination. J’encourage cette grande mobilisation et pousse les populations à venir se faire vacciner. Nous sommes dans un contexte extrêmement favorable…», explique Abdoulaye Diouf Sarr.
Aujourd’hui, le variant indien n’épargne pas les moins âgés qui ont longtemps cru qu’ils pouvaient être à l’abri de complications avec des formes graves du Covid-19. Pour l’heure, il n’y a pas de statistiques, mais la situation semble être la même partout dans le monde. En France, le taux d’incidence des 20-29 ans a augmenté de 16 points avec 52 cas positifs pour 100 mille personnes de cette même tranche d’âge. Il dit : «Que tous les gens aillent se faire vacciner ! Il suffit juste d’avoir 18 ans parce qu’il faut se rendre compte que nous sommes dans une troisième vague caractérisée par la présence du variant Delta qui touche les jeunes. Beaucoup de jeunes sont dans les Cte et vont même en cas graves.» C’est la refonte de la stratégie vaccinale qui concerne quasiment tous les citoyens. Alors qu’à l’aube de la campagne, la stratégie de nationale vaccination contre le Covid-19 visait dans une première étape à assurer la vaccination d’au moins 90% des cibles prioritaires, constituées du personnel de santé, des sujets âgés d’au moins 60 ans, des sujets présentant des comorbidités, mais aussi des personnes, de par leur fonction ou mode de vie sont plus exposées que le reste de la population générale. La deuxième phase du plan de vaccination vise «au moins 90% de la population globale restante dans un délai qui ne doit pas dépasser le premier trimestre de 2022». Préoccupé par la poussée de la pandémie, Abdoulaye Diouf Sarr ne cache pas son inquiétude : «Il faut se lever comme un seul homme pour stopper la contamination parce que la progression est exponentielle et n’est pas proportionnelle à la capacité litière que nous avons. Ce qui peut nous sauver, c’est en respectant les mesures barrières et d’accélérer la vaccination.» Jusqu’ici, seules 622 mille 940 personnes ont été vaccinées.

Distribution des doses Johnson & Johnson
Evidemment, la situation reste explosive comme l’a confirmé le bulletin épidémiologique du ministère de la Santé et de l’action sociale d’hier avec 8 décès enregistrés, montrant la létalité de cette troisième vague. Sur 2 953 tests réalisés, 1 041 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 35,25%. Il s’agit de 155 contacts et 886 cas issus de la transmission communautaire. On compte dans le département de Dakar 581 (cas), 97 à Rufisque, 24 à Guédiawaye, 12 à Keur Massar et 7 à Pikine. Soit un total cumulé de 721 nouvelles infections dans la région de Dakar. En outre, les régions de Thiès et Diourbel restent toujours dans la zone rouge. Il faut savoir que 257 patients ont été déclarés guéris alors que 43 cas graves sont pris en charge en réanimation.
Depuis le début de la pandémie, 55 mille 861 cas ont été déclarés positifs dont 44 mille 611 guéris, 1 264 décédés et 9 985 sous traitement.
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