«Assassinat», «séquestration», «association de malfaiteurs», «vol aggravé» et «détention illégale d’armes de guerre». C’est pour ces cinq chefs d’accusation que Rodrigue Ngaïbona a été condamné aux travaux forcé à perpétuité comme requis par le Parquet.
Pour Me Malekoudou, le représentant du Collectif des parties civiles, c’est une décision normale qui a été rendue : «La justice centrafricaine n’a pas du tout affaire à un procès anti-balakas. La justice centrafricaine ne peut que poursuivre les criminels, ceux qui ont commis des infractions et qui doivent être jugés. Tel est le cas de Andilo qui a commis des infractions et qui après une procédure longue a abouti à sa condamnation à perpétuité.»

Un scandale pour la défense
En revanche, pour la défense, ce jugement est un scandale. Notam­ment parce que ce sont justement les anti-balakas qui sont ici visés. Me Gonenzapa n’a pas caché pas sa colère à l’issue du verdict : «C’est une peine très lourde pour la simple raison que l’accusé a rendu service au Peuple centrafricain. Et ce n’est pas de la sorte que l’on doit condamner Ngaï­bona Rodri­gue.»
Durant tout le procès extrêmement suivi en Centrafrique, les rumeurs ont couru sur les conséquences de ce jugement. D’ail­leurs, pour cette journée de verdict, la salle a été complètement évacuée à l’exception des journalistes et des avocats. La radio nationale, elle-même, n’a pas eu droit d’annoncer les délibérés en direct, contrairement au reste du procès.
En plus de la justice centrafricaine, le général Andilo pourrait se retrouver entre les mains de la Cour pénale spéciale, chargée d’enquêter sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité, lorsqu’elle sera effective dans quelques mois.
rfi.fr