La Monusco, la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo, et l’Eglise catholique disent qu’au moins deux personnes ont été abattues. Les autorités congolaises réfutent ce bilan, affirmant qu‘aucun manifestant n’a été tué. L’émotion était encore très forte dans une famille de Kinshasa, celle de Rossy, un jeune homme abattu dimanche devant une église. «Je ne savais pas quoi dire. Il y avait des tirs de balle et des gaz lacrymogènes», témoigne sa sœur avant de fondre en larmes.
Rossy était connu et respecté par ses voisins dans un quartier populaire de l’est de Kinshasa. Il enseignait à l’université et pratiquait le sport. Darsy, un voisin et ami du jeune homme, est surpris par sa mort. «Il n’a pas menacé ni un policier ni injurié personne. On a tiré à bout portant sur lui. Les policiers tirent sur nous comme s’il n’y a pas d’Etat de droit dans ce pays», se désole Darsy.
Selon la Monusco et l’Eglise catholique, au moins deux personnes ont été abattues dimanche, l’une à Kinshasa, l’autre à Mban­daka, dans le nord du pays. Ces chiffres sont contestés par les autorités. «Le rapport que j’ai reçu de la police ne fait état d’aucun mort lors de ces manifestations. Nous avons vérifié partout…», soutient Basile Olongo, le vice-ministre de l’Intérieur.
Comme celles du 21 décembre et du 21 janvier, la manifestation de dimanche était interdite par les autorités. A travers ces manifestations, les fidèles catholiques mettent la pression sur le Président Joseph Kabila, soupçonné de vouloir s’accrocher au pouvoir.
Les manifestants réclament des élections libres et crédibles.
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