En République démocratique du Congo (Rdc), le Comité laïc de coordination (Clc) juge le fichier électoral «douteux et corrompu». Ce 24 septembre au cours d’une conférence de presse, il a demandé que ce fichier soit nettoyé de fond en comble avant le scrutin.

En République démocratique du Congo (Rdc), le Comité laïc de coordination (Clc) s’est replongé dans le rapport d’audit de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) et pointe les principales anomalies du fichier électoral qui remettent, selon lui, sérieusement en cause la crédibilité du scrutin si elles ne sont pas corrigées.
Plus de 6 millions d’électeurs sont ainsi enregistrés sans empreintes et plus d’un quart se sont enrôlés avec des pièces d’identité «non fiables», car faciles à se procurer sans justificatif de nationalité comme des cartes d’élève ou d’étudiant ou un livret de pension.
Près de 5% des électeurs sont par ailleurs enrôlés sur la base uniquement de témoignages, voire même dans quelques cas, sans témoignage ni pièce d’identité du tout.

Cartes d’électeur vierges
Autre source d’inquiétude, les détenteurs d’une carte d’électeur 2010-2011 ont pu s’enregistrer automatiquement au risque que toutes irrégularités du précédent fichier jugé frauduleux à l’époque et très vivement critiqué aient été reportées sur le nouveau.
Sans oublier qu’il existe près de 500 mille cartes d’électeur vierges dans la nature ainsi qu’une centaine de kits d’enrôlement dont la trace n’a pas été retrouvée. Officiellement, elles n’ont pas été utilisées au moment de l’enrôlement.
Il n’existe aucune garantie à ce stade que les 6 millions de doublons écartés du fichier ne pourront pas voter, car les cartes d’électeur indûment distribuées n’ont pas été récupérées. Aucune garantie non plus que les militaires et les policiers théoriquement interdits de vote n’ont pas été enrôlés. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) n’a pas fourni à l’Oif la liste de ces populations au moment de l’audit du fichier.
rfi.fr