Les cadres du parti de Ousmane Sonko déplorent le «black-out volontaire» du gouvernement sur le renouvellement des accords de pêche avec l’Union européenne. C’est d’ailleurs, selon eux, l’une des causes de l’émigration clandestine.

Le renouvellement des accords de pêche entre le Sénégal et l’Union européenne (Ue) a failli passer inaperçu. Pastef dénonce «l’absence de communication» du gouvernement sur les tenants et les aboutissants de ce nouveau protocole. «Il est à déplorer que le Peuple sénégalais ne soit informé que par le plus grand des hasards, de l’existence de ce protocole d’accord de pêche qui est d’une extrême sensibilité au regard notamment de ses implications biologiques et socioéconomiques et du contexte dans lequel intervient sa mise en œuvre», a regretté le Mou­vement national des cadres patriotes (Moncap) dans une déclaration lue lors de sa conférence de presse d’hier. Cette instance du parti de Ousmane Sonko dénonce ce «black-out volontaire» sur la gestion des ressources naturelles en «violation» de la Constitution révisée le 20 mars 2016. Le tonnage autorisé à l’Ue est de «10 mille tonnes de thons par an (50 mille tonnes sur les cinq ans) et 1 750 tonnes de merlus par an (8 750 tonnes sur les cinq ans)» pour «3 millions 050 mille 750 euros par an, soit une valeur globale de 15 millions 253 mille 750 euros (10 milliards de francs Cfa) sur une durée de 5 ans». Et là, les cadres de Pastef constatent un «bradage à vil prix de nos ressources halieutiques» et «une aggravation du processus de dégradation des pêcheries et des habitats». Ce énième protocole d’accord de pêche traduit, selon le Moncap, «un manque criant d’empathie envers les communautés et les familles des pêcheurs qui souffrent, dans leur chair et dans leur intimité, des affres de ce partenariat, en termes de dégradation continue de leurs conditions de vie, pour cause de raréfaction des ressources halieutiques qui constituent pratiquement leurs seuls moyens de subsistance». Les «Patriotes» rappellent d’ailleurs «l’actualité dramatique» de l’émigration clandestine qui sonne comme «une piqûre de rappel», dans la mesure où les acteurs de la pêche constituent doublement une bonne partie des contingents, d’abord en tant que con­voyeurs ensuite en tant que candidats à l’aventure européenne. Pour eux, «contrairement aux dénégations» du ministre de la Pêche, les protocoles d’Accord de pêche avec l’Ue constituent «l’une des causes directes de l’émigration clandestine qui décime notre jeunesse».

Interdiction de ses manifestations : Pastef prêt à faire face aux «intimidations»

Le Pastef dénonce une «interdiction généralisée» de ses manifestations par les «autorités administratives déconcentrées». Il cite, ente autres activités, des meetings à Bambilor, à Louga, à Malem Hodar, un week-end de formation en secourisme à Golf Sud. «Ces interdictions, toutes motivées par l’arrêté du ministre de l’Intérieur n° 24068 du 5 octobre 2020 prorogeant l’interdiction des rassemblements dans les lieux publics, sont sectaires et visent assurément à freiner la dynamique d’expansion de notre parti», accuse le parti de Sonko. Qui relève pourtant que des manifestations du parti au pouvoir ou de ses alliés se déroulent «tranquillement». «Ce deux poids deux mesures dans l’application de la loi censée être générale et impersonnelle est inacceptable et Pastef-Les Pa­triotes n’entend guère céder aux intimidations», avertissent Ousmane Sonko et Cie qui tiennent «pour responsables le président de la République et son ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome de tous les dommages collatéraux que l’arbitraire qu’ils veulent ainsi ériger en règle entraînera».