Réaction – Amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall : L’Evêque de Thiès loue l’initiative de Macky

Le projet de loi d’amnistie dont pourraient bénéficier les hommes politiques de l’opposition que sont Karim Wade (Parti démocratique sénégalais) et Khalifa Sall (Taxawu Senegaal), emporte l’adhésion de l’Evêque de Thiès. En inaugurant, ce samedi, l’église rénovée de la paroisse Notre Dame des victoires de Diourbel, Monseigneur André Guèye a loué un acte de miséricorde et de pardon inspiré des livres sacrés.Par Mamadou T. DIATTA –
Le projet du chef de l’Etat de faire voter par l’Assemblée nationale une loi d’amnistie dont devraient bénéficier Karim Wade et Khalifa Sall, commence à susciter des réactions chez les chefs religieux du pays. Il en est ainsi avec la sortie de l’Evêque du Diocèse de Thiès. En procédant, ce samedi, à l’inauguration de l’église rénovée de la paroisse Notre Dame des victoires de Diourbel. Appréciant cette volonté du chef de l’Etat exprimée lors de la première réunion du Conseil des ministres, après la formation du gouvernement ponctué par le retour du Premier ministre, incarné par Amadou Ba, Monseigneur André Guèye a tenu à lâcher sa petite idée sur cette question qui défraie la chronique. L’homme d’église n’a pas manqué de dire devant les fidèles et autres invités : «Le chef de l’Etat n’est pas seulement un politicien. Il est aussi un croyant et je crois qu’il est mû par des valeurs de tolérance, de paix et de pardon. Je loue cet acte qui est un acte de miséricorde, de pardon et qui s’inspire des livres sacrés et je le félicite pour cela.»
Les réseaux sociaux, un phénomène qui prend de l’ampleur aussi dans le landerneau politique, a constitué aussi un temps fort dans le discours de l’Evêque de Thiès. Puisque Mgr André Guèye ne pouvait s’empêcher de déclarer à ce propos : «Les réseaux sociaux font aussi du bien parce qu’à travers eux, on apprend, on découvre, on se forme. Mais, il y a un autre côté qui engage la responsabilité de ceux qui postent des vidéos, des nouvelles ou bien tout ce qui circule et qui engage la responsabilité des parents et des jeunes eux-mêmes. Malheureusement, on a l’impression que ce côté pervers des réseaux sociaux est en train de l’emporter. Et, c’est pourquoi la presse, qui se veut éducatrice des consciences, des mœurs, cherche à investir ces réseaux sociaux pour ne pas aussi laisser libre cours à ceux-là qui veulent détruire, qui veulent semer la zizanie, la discorde et la violence.»
Considérant les réseaux sociaux comme un «un couteau à double tranchant», Monseigneur Guèye soutient que ceux-ci «font du bien mais actuellement, on a comme l’impression qu’il y a plus de mal de sorte qu’il y ait beaucoup d’incivisme, de mal véhiculé par les réseaux sociaux».
Evoquant la paix, la tolérance et le dialogue, le patron du Diocèse de Thiès fera remarquer que ces notions restent des «valeurs qui sont partagées par l’Eglise». Suffisant alors, pour être plus explicite, aux yeux de l’Evêque de la Cité du Rail, d’indiquer : «Avant le Magal, j’ai été à Touba, accueilli par le khalife, et nous sommes revenus ensemble sur ces valeurs qui fondent l’humanité, la vie commune sur terre… Je suis revenu sur ça parce que ce sont des valeurs sans lesquelles il n’y a pas d’humanité possible : la paix, l’amour du prochain, la tolérance, l’ouverture à l’autre et le dialogue. Tous les prophètes appellent à cela. Et c’est cela qui nous lie, tous les croyants, qui est la voie vers le Paradis, vers le bonheur éternel, auxquels nous aspirons.» D’où l’appel du prélat lancé aux «chrétiens à cultiver la foi et à vivre en cohérence en témoignant de toutes ces valeurs qui jaillissent de la foi».
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