On aurait dit une réaction officielle du parti présidentiel à la sortie de Abdoulaye Bathily. C’en n’est pas loin de ça quand c’est son porte-parole adjoint qui répond. «Le Professeur Abdoulaye Bathily est d’une autre époque et incarne une curieuse façon de faire la politique», a dit Abdou Mbow dans un texte intitulé «Professeur Bathily, sortez donc des liens de la Pensée Unique et de votre nostalgie politicienne». Le second de Seydou Guèye estime qu’il est «plus facile» pour l’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique «d’emboucher les trompettes du catastrophisme et de jouer les Cassandre en martelant sans génie aucun ‘’qu’on va vers l’inconnu, vers le chaos, si on n’engage pas le processus qui a conduit aux Assises nationales’’». Il rappelle que l’agenda de Macky Sall «ne dépendait pas justement des accords d’appareils politiques toujours teintés de soupçons de ‘’partage de gâteau’’». Or, ajoute-t-il, «c’est ce qui caractérise les sentiments de ces hommes politiques autoproclamés ‘’historiques’’, du fait d’avoir milité à l’époque de Senghor, au 20ème siècle donc, et d’avoir goûté à la lutte clandestine, dont ils ont fait une médaille à s’épingler sempiternellement au revers de leurs costards». Le 1er vice-président de l’Assemblée nationale rappelle, en outre, que Macky Sall était le candidat de Benno bokk yaakaar et non celui du «Mouvement des Assises nationales». Il souligne d’ailleurs que malgré la «richesse» et les «compétences» des hommes et des femmes de valeur qui animaient les Assises nationales, Bathily et Cie n’ont pas eu «la capacité ou la faculté de proposer un candidat pour porter son programme en 2012». Il n’empêche, relève Abdou Mbow, le Président Macky Sall s’est appuyé sur les conclusions des Assises nationales pour mettre en place la Cnri dont «certaines propositions ont été prises en compte pour le Référendum de mars 2016». En définitive, le député apériste conclut à l’endroit de Bathily qui veut «refaire le match» des Assises : «Les urgences auxquelles le Sénégal est confronté, avec notamment l’épineux problème de l’emploi des jeunes et de leur formation, nous interdisent d’aller faire assaut de rhétorique politicienne dans des débats de ‘’troisième mi-temps’’.»
Par H. KANE – hamath@lequotidien.sn