Les priorités du pays doivent être les préoccupations de nos gouvernants. Ces derniers, au regard de Birahim Seck, Coordonnateur général du Forum civil, ont mieux à faire que de «judiciariser la démocratie» en procédant à l’interpellation d’opposants. Par Alioune Badara CISS –
Le Coordonnateur général du Forum civil s’est prononcé aussi sur la convocation d’opposants comme le cas de Bougane Guèye. Selon lui, le gouvernement doit rester focus sur les priorités du Sénégal. «Déjà, nous avons les denrées de première nécessité qui sont en train de flamber. Nous avons un pays à redresser, il faut que le gouvernement se focalise sur ces priorités. Convoquer des Sénégalais parce qu’ils ont pu tenir des propos que tu penses n’être pas dans la normalité, nous pensons qu’il faut juste, dans une démocratie, sortir un communiqué pour contester les propos tenus par ces personnes, et non judiciariser la démocratie sénégalaise», a déploré le Coordonnateur général du Forum civil.
D’où l’appel qu’il a lancé au gouvernement : «nous appelons le gouvernement à la sérénité, à respecter les règles de la République, les règles de la démocratie, à respecter la liberté d’expression, quelles que soient les positions de ces personnes, on doit les laisser s’exprimer. Maintenant, il appartiendra au gouvernement de sortir, de s’exprimer, pour dire qu’il n’est pas d’accord, que telle personne n’a pas dit la vérité. Une démocratie, c’est une discussion, ce sont des échanges», a fait savoir Birahim Seck. «Dans un passé récent, les Sénégalais se sont battus contre cette forme de gestion du pouvoir. A mon avis, ce gouvernement doit se ressaisir parce que son comportement est en train de faire douter les Sénégalais. Et un peuple qui doute peut être un peuple assez réactif», a averti M. Seck.
Le Forum civil renforce les capacités des acteurs
A quelques semaines du démarrage de la campagne électorale pour les élections législatives anticipées, le Forum civil a clôturé, hier à Saly, un atelier de renforcement des capacités sur l’observation électorale à long terme au profit des acteurs du processus électoral venant des 46 départements du Sénégal. Selon Birahim Seck, Coordonnateur général du Forum civil, l’objectif est de participer aux différentes étapes du processus électoral, mais également de renforcer les techniques et modalités d’observation, et le code de conduite à respecter en matière d’observation électorale.
Accompagné par la Commission électorale nationale autonome (Cena) dans cette formation, le Forum civil joue sa partition pour les élections législatives anticipées qui se tiendront le 17 novembre 2024. «Le Forum civil, fidèle à sa tradition, mettra en place un top team pour recueillir des données dans le domaine de la violence électorale, mais également sur les questions liées à la corruption électorale, surtout aux achats de conscience mais aussi sur le fonctionnement du mécanisme du processus électoral de façon générale, tout en espérant que les acteurs ont beaucoup appris avec les experts du jour», a déclaré Birahim Seck.
Interpellé sur le déroulement du processus électoral actuellement, le coordonnateur du Forum civil livre son opinion sur les actes qui sont posés. «Si on se fie aux actes qui ont été posés au niveau politique, il y a eu des contestations venant de l’opposition sur la fixation de la date des élections sans concertation. Il y aussi une rencontre qui n’a pas abouti à des consensus forts. Ça, ce sont des couacs, en plus de la requête du président de la République, qui a demandé un avis au Conseil constitutionnel et que dans la décision de celui-ci qu’il y ait des actes qui intéressent le processus électoral et que les autres concurrents n’aient pas l’information sur les éléments du processus électoral contenus dans l’avis. Ce qui constitue une rupture d’égalité en matière électorale», a constaté M. Seck. Par ailleurs, il a indiqué que hormis ces constats de façon générale, il rassure que l’Administration territoriale est aux aguets. «La Direction générale des élections publie constamment les textes qui doivent soutenir le processus électoral, mais également publie des communiqués. Le ministère de la Justice a mis en place des permanences avant le dépôt des dossiers pour disposer d’un casier judiciaire. Le Cnra a également fait un communiqué pour parler aux médias sur la campagne et la pré-campagne. La Caisse des dépôts et consignations (Cdc) a donné des orientations sur comment déposer les cautions dans les différents guichets. Du point de vue administratif, le processus électoral suit son cours normalement», a salué Birahim Seck.
Il a invité les gouvernants à mettre les conditions de confiance pour que les Sénégalais aillent aux élections de façon tranquille.
abciss@lequotidien.sn