Les organisations syndicales de la presse regrettent la mesure prise par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) sur la fermeture pendant sept jours de la chaîne de télévision Sen Tv. Aussi bien le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) que le Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (Cdeps) appellent au dialogue.
La décision prise par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) de fermer le signal de la chaîne de télévision du Groupe D Media a mis en chômage technique tout le personnel de la Sen Tv. Une situation que les organisations professionnelles du secteur des médias n’ont pas manqué de décrier. Dans un communiqué de presse, le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) juge «surprenante» cette décision qui «donne un sacré coup à la liberté d’expression consacrée par la Constitution sénégalaise». «Cette décision reste surprenante pour le Synpics d’autant plus que le Groupe D Media, producteur de la Sen Tv, a sorti un communiqué ce même jour pour mettre fin à toute diffusion de publicité des produits cosmétiques de dépigmentation sur ses supports audiovisuels, à savoir Sen Tv et Zik Fm», fustige le syndicat. Même si le Synpics dit prendre acte de cette décision, il estime «que la suspension des programmes d’un média est la dernière des choses à faire dans un régime démocratique». Raison pour laquelle le Synpics compte prendre attache avec ses conseillers juridiques pour en savoir un peu plus sur les tenants et les aboutissants de la décision du Cnra. «Le secrétaire général du Synpics, Bamba Kassé, a pris langue avec Monsieur Babacar Diagne, président du Cnra, qui rencontrera le jeudi 2 janvier prochain une délégation du Synpics pour essayer d’analyser en profondeur cette décision», informe le communiqué de presse.
Pour sa part, le Conseil des éditeurs et diffuseurs de presse du Sénégal (Cdeps) «regrette» cette mesure. L’organe qui fédère les patrons de presse du pays appelle les acteurs de l’audiovisuel privé et public à respecter les textes régissant la publicité, notamment la dépigmentation qui constitue un grave problème de santé publique. Le Cdeps considère toutefois que «la liberté d’expression en général et de presse en particulier doit être préservée dans un pays démocratique comme le Sénégal» et appelle les différentes parties à privilégier le dialogue.