Le président de la République va discuter avec qui pour fixer la date de la Présidentielle qui était initialement prévue le 25 février ? C’est la grande question. En plus de la majorité des candidats retenus par le Conseil constitutionnel, des organisations de la Société civile se sont aussi démarquées de cette initiative. Par Dieynaba KANE –

Le dialogue auquel le président de la République a convié les acteurs politiques et la Société civile pour fixer la date de la Présidentielle n’agrée pas grand monde. La plateforme dénommée Synergie des organisations pour la sauvegarde de la paix -Sos/Paix, constituée autour du Cosce et de la Pacte, se démarque de ce dialogue. Dans un communiqué, les organisations membres de cette plateforme estiment que «les intérêts des parties prenantes sont difficilement conciliables, voire antagoniques».

Dans le document signé par, entre autres, Pr Babacar Guèye du Cosce, Babacar Fall du Gradec, Moundiaye Cissé de l’Ong 3D, Alassane Seck de la Lsdh, Sadikh Niass de la Raddho, Samba Thiam de l’Ondh, il est «considéré qu’en raison de ses contours mal définis et des intérêts divergents des participants, ce dialogue est un piège et que par conséquent, si le même format est maintenu, la Société civile n’y participera pas».

En outre, les membres de cette plateforme soutiennent que ce «dialogue, pour rester strictement dans le cadre du respect de la Constitution et du calendrier électoral, devrait plutôt être une séance de consultations et d’échanges avec les candidats retenus par le Conseil constitutionnel». Ce, ajoutent-ils, «afin de déterminer une date du scrutin, qui ferait ensuite l’objet d’un décret présidentiel convoquant le collège électoral avant le 2 avril 2024».

Dans le communiqué, ladite plateforme fait aussi «remarquer que, puisque dans sa déclaration le Président entend quitter ses fonctions sans démissionner, si la date de l’élection présidentielle n’est pas fixée avant le 2 avril, il aura posé un acte qui plongerait le pays dans une situation inédite, pleine d’incertitudes, et qui de surcroît n’est pas prévue par la Constitution». Ainsi, elle déplore le fait que «le président de la République, au lieu de prendre un décret convoquant le collège électoral, en conformité avec la Constitution et la décision du Conseil constitutionnel, laisse cette responsabilité à un dialogue qui sera organisé les lundi 26 et mardi 27 février 2024».

Par ailleurs, ces organisations de la Société civile ont apprécié «positivement les mesures d’apaisement annoncées par le président de la République».
Toutefois, elles précisent que «cela ne devrait ni faire passer par pertes et profits les intérêts des victimes ni compromettre les intérêts vitaux de la Nation».
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