Sonko, qui avait disparu depuis quelques jours, est de retour. Et c’est pour défendre les étudiants et s’opposer à la fermeture du campus social. Le leader de Pastef, qui n’avait jusque-là pas réagi aux emplois annoncés par le gouvernement, parle de «promesses démagogiques».Par Hamath KANE
– Ousmane Sonko s’en mêle. Le leader de Pastef s’oppose à la décision de l’Assemblée de l’Université de fermer le campus social ; décision que le Centre des œuvres universitaires de Dakar n’entend pas exécuter. «Je marque ma compassion à ces étudiants victimes d’un système incompétent, corrompu et injuste. Oui à la régulation et à la règlementation des universités qui doivent absolument demeurer des espaces de savoir, de paix et de quiétude, mais je dis non à la fermeture du campus social qui compromettrait davantage la situation et les chances d’une jeunesse déjà trop abandonnée et sacrifiée, alors que l’année universitaire vient à peine de démarrer», a écrit l’opposant sur sa page Facebook. Et il s’interroge : «Comment imaginer un étudiant, sans ressources et avec un système de transport public insuffisant, quitter tous les jours Pikine, Keur Massar, Diamniadio, Thiès, Mbour ou beaucoup plus loin, pour venir faire ses cours à Fann ?» Pour lui, il faut s’attaquer plutôt aux causes qui sont «les multiples violences» que subissent les étudiants. Entre autres, il cite «les conditions d’études et d’existence inhumaine dans les amphithéâtres et les campus», «le retard apporté au paiement de leurs bourses d’études, pourtant vitale pour l’écrasante majorité d’entre eux», «les brimades disproportionnées, subies à chaque fois qu’ils veulent manifester». Selon lui, les violences sont «les plus insidieuses puisque d’ordre psychologique». En clair, le leader de Pastef estime que «l’étudiant sénégalais est moralement torturé par l’absence d’horizon, toujours tenaillé par le doute, voire le scepticisme d’un présent difficile et d’un lendemain sans aucune perspective sérieuse de trouver un travail», mais aussi parce que les étudiants «s’entendent toujours traiter de voyous, de délinquants, de jeunes ratés et maintenant, de terroristes par le gouvernement et ses démembrements».
«450 milliards de promesses démagogiques d’argent à se partager entre Bby»
Sonko a profité de sa tribune pour égratigner le gouvernement qui, au moment où les étudiants vivent des conditions difficiles, «continue de vendanger les intérêts nationaux aux étrangers, d’entretenir un système d’escroquerie sur les deniers et biens publics, de dilapider l’argent public dans des rassemblements politiques farfelus et de mentir à cette jeunesse par des promesses chimériques d’emplois». Jusqu’ici, il n’avait pas commenté les mesures annoncées par le chef de l’Etat dans son message à la Nation du 3 avril, particulièrement sur l’emploi des jeunes. Il dit : «Gageons que c’est justement pour réunir les 450 milliards de promesses démagogiques d’argent à se partager entre politiciens de Bby qu’il faille opérer des économies par des ponctions budgétaires dans les secteurs névralgiques de la santé, de l’enseignement supérieur et de l’éducation !» Il promet de revenir sur «la situation des enseignants et le business des politiques d’emplois de 2012 à maintenant».
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